estimons ici etre plus ancienne que le gisement d'Avenay.
Saint-Agnan
Situee & unc dizaine dc km a l’Est de Chateau-Thierry (Aisne), et non loin du gisement de Conde-en-Brie, la localite de Saint-Agnan a ete dćcouverte en 1964 par D. E. Russell, puis exploitee par P. Louis de 1978 a 1980 (Louis 1966, Louis et al. 1983). Le niveau fossilifere, accessible dans une carrióre privće, est situe au sommet d’une sćrie de sables "cuisiens" d'environ 20 m de puissance. Ce niveau (couche 6 de la coupe publiee par Louis 1966: 4; couche 5 de la coupe publiee par Lecomte 1994-1: 41), epais de 1,5 a 2 m&tres, est constitue d'une mamę tres sableuse renfermant quelques rares unios ainsi que des teredines, plus abondantes. Les restes de mammifeies y sont abondants, notamment a la base de la couche. Lecomte (1994) inclut, avec rćserve, cet horizon dans la parasćquence Y3.2 (W6, NP 12).
Le gisement de Saint-Agnan s’inscrit, avec ceux de Pourcy, Avenay, Condć-en-Brie, des Sables de Brasles et de Gland et des localitćs "classiques" des Sables & Unios et Terćdines (Chavot, Monthelon niveau inferieur, Cuis, Grauves), au sein d'une vaste formation sćdimentaire d'origine fluvio-estuarienne qui pourrait correspondre & la partie distale, largc d'une quarantaine dc km environ, d'un delta (rćtrogradant selon l'interpretation de Duprat 1997b) d’orientation gdnerale Sud-Nord initialement attribue au "Fleuve Oriental" identifie par Feugueur (1963) et ćgalement nommć "Fleuve de Champagne" par Gely & Lorenz (1991) (v. Louis et al. 1983). Au sein de cet ensemble, Duprat (1997b) distingue trois chenaux (chenal de Champagne, de Sezanne et d'Artonges) donl les rapports et liens restent en grandę partie a preciser.
A cóte d'une florę peu abondante comportant quelques graines - rappelant celles de Vitis sezannensis - ainsi que de rares debris ligniteux non identifiables, mais pas de charophytes; i cótć de nombreux restes de mollusques dont certaines fonnes (e.g. Planorbis sp., Helix sp.) indiquent un milieu "d'eau douce ou fortement dessalće avec apports tenestres" (Louis et al. 1983: 7), tous les grands groupes de vertćbres sont reprósentćs ^ Saint-Agnan: chondrichthyens, osteichthyens, amphibiens (Pelobatidae), reptiles (chśloniens, sauriens, ophidiens et crocodiliens), oiseaux (rares), et mammifercs. Riche, variće et originale ^ plus d'un titre, la faunę de mammiferes comprend, au niveau familial ou ordinal: Didclphidae, Pantolestidae, Amphilemuridae, Apatemyidae, Plesiadapidae, Paromomyidae, Tarsiidae, Adapidae, Ischyromyidae, Equidae, Lophiodontidae, Hyrachyidae, Dichobunidae, Dacrytheriidae, Miacidae, Hyaenodontidae, des chiropteres (3 formes au moins) et un tillodonte, soit entre 40 et 50 especes diffćrentes.
Concernant les seuls rongeurs, un inventaire preliminaire dresse par Louis et al. (o.c.) fait ćtat des taxons suivants:
— Paramys woodi MICHAUX, 1964
— Paramys sp. (formę plus hypsodonte que P. woodi)
— Pseudoparamys teilhardi (WOOD, 1962)
— Ailuravus michaiai HARTENBERGER, 1975
— Ailuravus remensis HARTENBERGER, 1975
105