Palette notamment), qui representerait de fait une "stratę faunique" plus ancienne que que celle correspondant aux gisements septentrionaux rapproches du niveau-repere MP 7 (Dormaal et Meudon notamment);
— soit il faut admcttre l’cxistence, k cette epoque, d’une barriere physique efficace et/ou d’une zonation climatique sensible entre ces deux domaines (Marandat o.c.). - De ce demier point de vue, la biodiversite observee a cette periode dans la partie nord de 1’Europe serait donc tres nettement superieure a celle du Sud.
Dans 1’etat actuel de nos connaissances, les donnćes disponibles ne permettent pas de trancher entre ces deux hypotheses. Cependant, l’existence d’au moins trois lignees communes aux deux domaines - les Ailuravinae Euromys nov. gen., Meldimys et Ailuravus - devrait surement permettre, dans l’avenir, de prćciser les relations biochronologiques entre les localites les plus anciennes de ces deux regions (Silveirinha, Fordones, Palette, Dormaal et Meudon notamment). Pour 1’heure, ce que nous connaissons des rongeurs de Dormaal (Smith com. pers.; obs. pers.) et de Meudon (obs. pers.), ainsi quc les donnćes disponibles pour le reste de la faunę de Mammiferes, de Mollusques ainsi que pour la florę (Marandat o.c.), plaideraient plutót en faveur de la seconde hypothese (barriere physique et/ou zonation climatique) - sans exclure pour autant le fait que les gisement peri-mćsogeens soient plus anciens que les localites du Nord de 1’Europe...
Au sommet de 1’Ypresien, la situation se modifie sensiblement, deux tiers des lignees identifićes dans le niveau-repere MP 10 ćtant communes aux deux domaines biogćographiques. Si 1’hypothese d’une barrićre physique et/ou cłimatique entre les deux domaines des niveaux-reperes MP 7 a MP "9" venait ^ etre confirmće, il faudrait donc admettre l’existence d’une phase de migration ante-MP 10 consistant en l’arrivee dans la region peri-mćsogeenne des lignees de rongeurs jusqu’alors cantonnees au Nord de 1’Europe. Notons ici que ce scenario impliquerait de fait une origine septentrionale des familles Gliridae (Eogliravus) et Theridomyidae (Hartenbergeromys nov. gen.).
Dans un troisieme temps (Eocćne moyen), le nombre de taxons communs aux deux regions chute a nouveau, en liaison avec 1’isolement et le fractionnement marque du continent europćen a cette ćpoque (v. Hartenberger 1973a).
Au niveau des relations inter-continentales, les quelques observations ci-dessus, confrontees aux travaux antćrieurs (notamment Rosę 1981, Godinot 1982, Gingerich 1986, 1989, Archibald et al 1987, West et al. 1987, Krause & Maas 1990, Woodburne & Swisher III 1995, Dawson & Beard 1996, Beard 1998, Meng & McKenna 1998, Ting 1998) suggercnt l’existence, & 1’ćchelle des continents asiatique, nord-amćricain et europćen, d’au moins trois phases de migrations successives, complćtćes par une quatrieme phase intra-europeenne de misę en connexion des domaines nordique et peri-mesogeen durant 1’Ypresien superieur (fig. 24). Le modele ainsi esquisse s’approche considerablement de celui dćja propose par Godinot (1982), tout en en completant certains points propres aux rongeurs.
La phase 1 correspond a un ćvenement migratoire paifaitement situe d’un point de vue biochronologique en Amerique du Nord, ou 1’apparition brutale des rongeurs, par migration a partir de 1’Asie, marque la limite entre le Tiffanien et le Clarkforkien (Rosę 1981, Archibald et al. 1987, Interchange Event # 1 in Woodburne & Swisher III
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