la beautó. Dans le Robert des noms propres, la mdre adoptive deguise la petite Plectrude en princesse. Plectrude connait une voluptć en admirant sa beautć : « Elle (la rn&re) la prenait par la main et la conduisait devant le
grand miroir ou elles se contemplaient. — Tu as vu comment tu es be Ile ? Plectrude soupirait de bonheur. »221
« J aijoui s i fort ąueje dois etre devenu beau : je cours vćrifier cette
conviction dans le miroir. Je regarde mon reflet et j 'óclate de rire: je
n ’ai jamais ótó aussi laid. »212
Les emotions non moins fortes se lient au dćgout par soi-meme. La petite Amelie s est blessee au front: « - Je veux me regarder dans un miroir ! Je veux voir le trou dans ma tete ! (...) J’imagine mon crdne troue sur le cóte. Je frissonne d extase. » Et de nouveau Amćlie adolescente s’extasie de son corps anorexique, un corps mi-vif mi-mort: « Je m fenfermais dans la salle de bains pour regarder ma nudite: j'etais un cadavre. Cela me fascinait. (...) Cela valait la peine, alors, de s’observer dans le miroir.' j1etais un sąuelette au ventre hypertrophie. Cetait si monstruewc ąue cela me ravissait.» L anorexie est activće par la conviction du malade que son corps n’est pas acceptable et par consćquent il est troublće par rapport a son identitć. Le regard dans le miroir parait trćs important pour les anorexiques a force de leur permettre d’exercer le contróle sur elles-memes. Elles contrólent leur « soi » dans le miroir mais ne croient pas au reflet. Une femme de trente-trois kilos et de cent soixante-huit centimćtres exagćre ce qu’elle voit:
« Divam se ćtyrikrat nebo petkrat denne do velkeho zrcadla a rozhodne si nepripaddm moc hubę na. Kdyź nekolik dni drźim prisnou dietu, zda se mi moje postawa prijatelna. Można to zni divne, ale vetśinou si pri pohledu do zrcadla pripadam priliś tłusta. » 225
221 Nothomb, A.: Robert des noms propres. Pans, AlbinMichei 2002, p732 i
I222 Nothomb, A.: Attentat. Paris, Albin Michel 1997, p. 42
223 Nothomb, A.: Mitaphysiąue des tubes. Paris, Albin Michel 2000, p. 169 I
I224 Nothomb, A.: Biographie de lafaim. Paris, Albin Michel 2004, p. 219 225 « Je regarde dans le grand miroir quatre ou cinq fois par jour et je n’apparais pas * moi-m^mJ tropmaigre^En suivant_unrćgimeformel pendanUjuelquesjours, mataillemesemble
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