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velles entre 1'Europe et f Afriąue il ne servira a rien de courir, il faut partir a point.
Ce nest pas avec un colloąue annuel parci-monieusement octroye avcc les Etats noirs que vous pourrez obtenir leur confiance. Ce n’est pas avec des voyagcs d’information, malgre les bons resultats qu’ils obtiennent, que nous nous assure-rons l’indefectible attachement de ces nations nouvellement apparues sur le front politique mondial. C’est avec des liens institutionnels pre-cis, clairvoyants, que la jeune Afrique se plaira a vivre avec nous, a prosperer avec nous, a creer un nouveau destin pour elle et pour nous.
(Applaudissements.)
M. le President. — La parole est a M. Fisch-bach.
M. Fischbach. — Monsieur le President, alors qu’a Luxembourg les ministres competents de nos six pays viennent, non sans quelques ditfi-cultes il est vrai, mais avec un certain sucees, d’arreter leur attitude quant a 1’acceleration du Marche Commun, dont d’aucuns estiment qu’elle ciemontrera au monde que le Marche Commun - existe », notre Assemblee discute et se prepare a approuver un projet de convention relatif aux premieres elections europeennes directes prevues pour 1’annee 1963 au plus tard. Ce faisant, elle prepare l’execution d’une idee qui est expresse-ment envisagee par les traites; mais elle veut avant tout prouver aux hommes d'Etat et aux milieux politiques des Six pays qu’elle est dis-posee a assumer son role de veritable parlement.
L’election au suffrage universel direct consti-tue, en effet, 1’element essentiel de tout parle-ment democratique et souverain. Si le traite circonscrit pour le moment de faęon tres restric-tive les pouvoirs de TAssemblee parlementaire, cela n’empeche pas que les institutions, notam-ment la commission et le parlement, epuisent tous les moyens que les traites mettent a leur disposition pour remplir leur role avec un maxi-mum d’efficacite.
II est a mon sens oisif pour le moment dc parler de l’extension des pouvoirs. Ce qui im-porte, c’est de croire a la reussite du Marche Commun et de mettre tout en oeuvre afin d’abou-tir le plus vite possible a 1’edification d’une veritable communaute et non pas a la creation d’une organisation internationale comme il en existe deja tant d’autres.
Le desir de la Commission europeenne de proceder sur le plan de l’executif a 1’acceleration doit avoir pour corollaire la volonte du parlement d’user de toutes ses forces pour que 1’accć-
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leration puisse se faire en collaboration avec 1’opinion publique des Six pays. II nous faut pre-parer l*avenir, c’est-a-dire emprunter tous les chemins qui menent au but finał de la Communaute, Iaquelle sera necessairement politique.
C est par cette volonte que les membres du groupe de travail et les membres de la commission politique se sont laisses guider quand ils ont elabore leur projet de convention. Ils se rendent parfaitement compte quc le projet qu’ils se sont finalement propose de presenter a l’As-semblee et aux gouvernements est loin de rea-liser ce systeme uniforme dont parle le traite de Romę. II a neanmoins l’avantage de per-mettre des elections europeennes directes dans chacun des six pays et selon certaines regles communes, notamment en ce qui concerne l’age des electeurs, la datę des elections, certaines incompatibilites, la duree de la legislature.
Au regard du projet, deux attitudes sont pos-sibles ; elles se degagent de la reponse a donner a la question de principe qui nous concerne tous, a savoir si l’on est pour ou contrę les elections europeennes directes.
Disons d‘emblee qu’a tous ceux — ils sont heureusement peu nombreux — qui sont en principe opposes a 1’idee d’elections europeennes directes, aucun projet quel qu’il soit ne saura donner satisfaction. Ceux, par contrę, qui sont en faveur d’elections europeennes directes ont le choix entre deux attitudes possibles. Ils peu-vent en principe etre « pour », en estimant tou-tefois qu’un systeme uniforme rencontrerait des oppositions serieuses a 1’interieur de chaque pays et en se montrant reticents a 1’egard de toutes mesures qui seraient contraires a 1’esprit et a la psychologie de leur corps electoral na-tional. Quant a cette categorie de gens favo-rables aux elections europeennes, il faut conve-nir que le projet de convention tel qu’il est soumis leur offre toutes les garanties possibles. II est, en effet, un compromis a la fois capable d’ecarter les craintes des sceptiques et des hesi-tants, qui nous conseillent de ne pas aller trop vite, et de donner un minimum de satisfaction a ceux qui voudraient des le depart assurer le plus haut dcgre d’uniformite a Telection europeenne.
Quant a la premiere categorie, il faut dire que le projet de convention tient largement compte de toutes les objections qu’un regime definitif et uniforme pourrait rencontrer.
Toutes les questions susceptibles de soulever des critiques et de se heurter aux oppositions
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