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clamosa insinuatione...”54 Cette maniere d'indiquer que des informations sont parvenues a la cour, parfois via la clameur publlque, renvoie a la notion de diffamatio necessaire afin d’introduire une enquśte d'office. Dans son traitś de procedurę, Aegidius de Fuscarariis prścise que Ton peut proceder a une enquete d'office lorsque la fama et ia c/amosa insinuatio reviennent frequemment aux oreilles de la cour et sont transmises par des personnes de bonne foi.55 Meme si le terme diffamatio n’est pas utilise pour introduire l‘enquete dłofFice, les expressions ad audientiam cune et clamosa insinuatione soutiennent une application de la procedurę d'office conforme aux regles juridiques etablies. En fait, toutes ces varlantes ne font qu’amplifier le nouveau role que se donnę le pouvoir judiciaire avec la procśdure inquisitoire, celui de prendre en charge ia recherche et, surtout, la poursuite des actes delictueux.
Cette nouvelle fonction du pouvoir judiciaire associee a ia procedurę inquisitoire a tres certainement penetre les mentalites au cours de la per/ode etudiee et il est intśressant de noter quJen 1319 un informateur de la cour, conscient de cet usage, tient a en beneficier. II formule donc une protestation afin que le poids de la preuve ne lui incombe d‘aucune maniere: "Protestans quod non intendit susipere in se honus probationis de predictis, nec aaere via ordinaria pro predicto maieficio contra predictam Giraudam, nec se suscribere ad oenam taHionis. set ex officio cune premissa petit inęuiri...”.56 Encore a cette epoque, il semble que le souvenir de Tancienne procśdure avec le principe de retorsion de la peine ou peine du talion subsiste toujours dans la population.57 *56H 959, f. 22v., [19J-10-1303. Les refśrences a la clameur publique sont peu nombreuses. Sur J'ensemble des documents retenus pour le XIVe ślecie, seulement cinq mentions ont etś reievees.
55Article LXXXVIII, Quis ordo servandus sit, quando agitur de crimine per modum inquisitionis. p.156-157.
971, f. 25, ?-?-[1319].
57Sur ia retorsion de la peine et la deresponsabilisation a travers la denonciation, voir supna, p. 58 et p. 65.