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sociale, alors que le facteur le plus dommageable pour la cohćsion sociale reste les inegalites ćconomiąues (Letki, 2008).
Si 1’etude de Saint-Michel a montre un quartier en contexte de diversite, cela a dgalement mis en avant une histoire forte marquće par le conflit. Quel impact a donc 1'action collcctive conflictuelle sur la cohesion sociale ? La recherche a permis d*identifier, deux grandes approches sur les rapports entre cohesion sociale et action collective conflictuelle. Certains voient dans 1’action conflictuelle des vecteurs de division. Pour d’autres, elle est un facteur de renforcement de la cohesion sociale. Selon ceux-ci, l’« action collective conflictuelle» engendre tout un processus par lequel les acteurs formalisent leurs revendications, debattent et confrontent leurs idćes. Ce choc des idees permet une ouverture vers les autres et ouvre la voie a un consensus (Saint-Martin, 2000). II permet la creation de liens au travers des rapports qui se nouent entre les acteurs du changement urbain (Joerin, Pelletier, Trudelle et Villeneuve, 2005) et contribue a 1’ćmergence ou au renforcement de 1’identite locale (Wester-Herber, 2004).
L’analyse du cas michelois centree sur le conflit opposant les habitants a la compagnie Miron et a la Ville de Montrćal nous a permis de constater que ce conflit a permis aux michelois d’avoir un objectif commun qui a ćte un element essentiel de la construction de valeurs communes. D’un mouvement de protestation qu’ellc ćtait au dćbut, 1’action collective micheloise s’est structuree et est devenuc un mouvement de revendication.
Si la cohćsion sociale forte du quartier Saint-Michel ne peut etre que le fruit unique de 1’histoire de Paction collective conflictuelle, celle-ci en est malgre tout un element important. Les trente annees de lutte ont permis la structuration d’un milieu communautaire fort, la creation de valeurs communes et un sentiment d’appartenancc au quartier. De plus, les conflits intemes entre organisations ont donnć lieu a un systóme de gouvemance entre les