L/EdUCATEUR PROLŹTARIEN 401
mais: • En toute occasion, gramie ou petite, (nites co (jue vous dcvcz •. Cesi cc qu’Annc de Gulgne a realise Sans dćiaillunce. II sest trouvć qu'cllc ćtait richo, a mes yeux cela n'a aucunc im pór tance. A voir les choses de IV.\tericur, cela a facilile la pruliąue de cerlaines vertus, par contro, rondu plus dif-ficlle ccrtains rCnoncemenls, parce qu’ils ćtaieut loul & fail libres. Mais c est de 1'inte-rieur qu'il faut juger U\s a mes ; cclle-Ji etait a la hauteur de toutes les cireonstun-ccs.
Je ne snis pas si LEglise glorificra Annę de Guiguć ; en tout cas, ce ne sera pas pour des ralsons exlerieurcs ii elle-meine : familie, situalion. classe soeialc. Comptez les saints sortis du pcuple, cl du plus pauvre ! La plus rćeente canouisntion est eelle de Lhumhio Hcrnadettc Souhirous qui ne man-geail pas a sa faim au temps oii ellc vlt la \Merge a Lourdes. A Pilques aura licu celic de Don Hosco, fils du pou])Ie. qui passa sa vic a lirer de misere les enfants du pcuple et a leur donner uii melicr (et qui, par pa-renlhese. est un adepte avant la lettre de la pedagogie nouvelle », sinon par les tcch-ni(|ues, du inoins par Lesprit de confiance, de jole et de libertć).
Peut-etre verrons-nous aussi hientót cclle du papo Pic X (1914) que scules son intel-ligeuCe et sa vertu porterem a la charge supremę ; enfant il allait pieds nus ii 1‘ecole, porlant ses sabots atlaches a un baton poui-ne pas les user. Tout cela est de nutre siecle et rejoinl LEvangile, qui est severe pour les riches et les puissants lorsouMIs abusent dc cc <|ui leur a etć pretć pour Je hien commun,
Je veux hien dirc avcc Kcrchensteincr :
•• La morale nc s’cnseignc pas «. Mais nous cslimons que, pour Lncqućrir, il faut s’y entralncr. Stiinuler les enfants a 1'nniour les uns des autres, sous le signe du Christ, c’est L»euvre de la Croisade eucharisliquc : mettre sous leurs yeux un niodóle dont au-cun d'eux n’a le droit de dirc : «• Cest trop difficile. Je ne puis pas Limiter e’est Je hut dc mu hiographic d’Annc de Guignć. Pourijiioi le message de celto onfanl exquise, si simple, si inodcste, si honne, scraił-il re-jete des autres enfants ? Parce qu’clle etait richo ? Ce n’est pas de sa fautc. Sou ha i tez quc tous les petits riches lui resscmblcnt : il y aurait sans doutc cncorc des pnuvres, c’cst-A-dire des gens qui out tout juste cc <]U*I1 leur faut. mais il n’y aurait plus de miserablcs. Ce n’est ni la richessc ni la pau-vrete qui sont baissables, c'est In misere.
Nom. madame, la misdre n'est pas haissa-ble ; ellc est un nboutlssant. Ce sont les cr-rours sociftles et humaines (tui móncnt une inunense portion du peuple a la inisere qtii sont hniśsables. Et la richessc est une dc ces dćformntions socialcs.
Commcnl sc fait-il que len cntholiqucs conraihcus ne veuillent pns voir ces rćali-tes : la richessc des uns nc pcut venir qnc de ia misere des autres. Accumulation c’est vol. Votrc maitre Jćsus-Christ le snvait hien lui qui dcmnndait h ses disciplcs dc tout aiiaiidouncr et de le suivrc.
I
Ne voug mćpreuez pas sur nos critiqucs. Nmis commissons parfaitemeut cc dont nous parlons. Nous savons commc vous qu’il y a, parmi ceux qui se disent catholiquos, unc foule dc gens — ininistres en tćte — qui ignoronl hypocritemcnt les plus simplcs cn-seignements de la loi du Christ. Nous ren-drions hoimnagc aux autres s’ils avuient la furce et le courage d’etrc de vrais chretiens, de uc pas forinuler du boul des lćvres, mais d’agir. du stłgmatiser les pharisiens hypo-critcs, les marchiinds du tempie plus nom* hrcu.\ <|nc* jamais. ces riches (on vcrra plu-tót un ćlephant passer par le trou d’une ai-guille qu’un riche penetrer duns le royauine ilu ciel) profiteurs de la sueur de leurs fre-res.
Si vous etos vraiment cfttholi<|uc, voUs de-vez elre avec nous, totalement, contro un rć-ginie dMmpitoynhlc injustice <iuo souticn-nent hypocritement ecux <juo JiSsus a. pour loujours stigmatises.
Pcu nous importe Longino prolćtarlenne de ccux <| ii i out preche la rćsignation et ia souffrancc lii ou il aurait fallu une virile yolonte dc justicc. (Juant a Anno ile Gui-gnć, nous nc pouvons que rćpeter ccltc ccr-titudc : parmi les enfants du pcuple, dnns cctte mas.sc qui souffre de prieations, de ma lad i c. dc froid, de faim, commc il aurait ćtć facile dc trotner de petits saints suscep-tibles dMnspircr Lamour et Ladmiration. Of-frir, je dirais presąue : systemu! iquemcnt
une petite riche a la vónenition des pnu-vres mallicureux, c’est masquer socinleracnt Limmornlitć de la richessc, c’cst travaillcr au mniiilicii du mensonge social dont nous souffrons. Nous ne pouyons quc regretter que le souci educatif de Marie Larg u Cs n'alt
fias su deeouvrir un meilleur alimcnt pour 'ćdification catholiquc des petits proietai-res ćgarćs dans Ie5 temples des ninrebunds.
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LA CONSIMKATION AU GRAND JOUR. — IL (i. Wells. - Editions Montaigno.
Au dćhut de sa prćface, 11. G. Wells dć-clare : i Ce Iivre formule aussi simplc-
ment et clairemeut que possihlc les idćcs es-scnticlles du ma vie, les pcrspeclives de mon niondc •>.
Plus loin, il ajoutc : Ccci est ma rcli-
gion. lei sont le* fins qui mc dirigent ct le criterium dc mon activitć •• et - Je discutc lei la possibilitć d’une inunense revolution, plcinc d’espoirs, dans les affaires humaines et eelle d’un chnngcment animateur et en-nohlissant dc nos existcnccs. Je discutc — en un mot pour sayoir si notre cspóco — le lectour et moi ayec cctte csp6ce et fuisnut partie d'elle — va pouroir vivre ou devra mourir ».
Les premiers chapitres du livre sont con-sacrć.s a la religion et voici quc H.G. Mrells, examinant la nćcessile d’unc religion pour la yic. <!*crit : La yie quotidie«nc dc la
mujorlte des etre5 humains est franchemcnt irrcligicuso... Cependant. Ia couduite dc la plupart des vics est rćtrdcie et limitee par les croynnccs dominantes touehant cc qui est hien et mai, honorable et biensćunt ». Aussi quoiqu’il scmble que la prescnce