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LA SOLUTION
pensatio propriarum rerum; le proprietaire doit distribuer son superflu, mais en toute liberte d’execution, et il agit en maitre sur des choses qui lui sont propres; est donc exclue toute inter-yention d’autrui qui y porte atteinte, sauf le cas d’extreme ne-cessite K Rejetee egalement par toute la doctrine de Tarticle 1 et 2 de la meme question, que nous avons commentee au long dans le chapitre precedent: communisme d’usage des biens pos-sedes, lequel, dans le sens et a la suitę d’Aristote, laisse intacte la połestas procurandi et dispensandi, le droit subjectif de propriete; communisme d’usage ou s’exerce la liberalite et Tamitie. Tout communisme r6el avait deja ete demontre incompatible avec l’exercice de telles vertus: Similiter introducens communitatem pos-
Dr Albert Mitterer, dans Das neue Reich, 1930, p. 379-381: « Was lehrt St. Thomas, was lehrt P. Horvath uber das Eigentumsrecht ? »; O. Schilling, dans Theologische Retue, 1930, p. 66-68; Dom Lottin, O. S. B. Bulletin de Th. anc. et med., t. I (180-181).
Pour nous, il semble que le point fondamental de divergence entre saint Thomas et le P. Horvath reside dans ce divorce opere entre le droit des gens et le droit naturel au sens strict. Le P. Horvath place avant tout et au-dessus de tout et independamment de tout un droit generał d’usage, ius ulendi, fonde sur Tordre naturel des choses, le droit naturel; le droit des gens ne change pas cette situation qu’il appelle juridique; ce qui 1’amene a soutenir qu’il y a injustice a garder le superflu, lequel est dti a la classe
pauvre (p. 149).
Du reste, sa notion de superflu est intimement liee a son exegese de la q. 66, a. 1 et 2. Selon lui, en ce passage saint Thomas connait deux formes de possession: das Eigenium (posscssio per modum proprietatis), et die Beniit-zung (usus), qu'il interprete ainsi; die sich bloss auf die Friichte des Dinges erstrecty, wakrend dieses selhst unter der Verfiigung und Yerwallung eines andern tierbleibt...» (ouv. cit. p. 56). Nous avons vu deja que Ytisus n'a pas ce sens amoindri (voir p. 130 et notę 1).
1. Cajetan s’indigne (trop violemment, il est vrai) qu’on puisse croire le contraire: « ut ąuidam somniare cidentur...)); « Caoe ergo a tali doctrina: ąuia falsa est» (in 2* 2«, q. 66, a.7).