sang humain dansun but qui n’est pas celui de riodćpendance na_ tionale et de sa legitime dćfense ; il faut »’attendre que longtempg encore, au spectacle du caruage succ&iera, apres la bataille, celui non moins afligeant du trafie des populations vaincues et du partage de leur territoire; mais on n'ótouffera pas 1 idćo de 1 ar bit ragę sous ces monceaui de cadavres, parce qu’elle est immatćrielle et ne meurt pas. Desonnais depos^e par le progres de 1’esprit humain dans la conscienceuuiverselle, c’est un germe inperissable que 1 on verra źclore sous 1’influence fecondante de la civilisatiou ; et lors-qu’ń un jour plus ou moins eloigni il sera parvenu a sa maturitć, alors les nations se diront que Dieu a voulu pour le monde morał comme pour le monde phjsique, 1’harmooia ot 1 uDite de sa loi quo la libertć bumaine peut violer, mais qu'elle ne saurait ni dćnatu.er ni ddtruire; qu’il ne peut y avoirdeux morales.rune pour Thomme collectif qui s’appelle peuple, et 1‘autre pour Ttiomme individu ; quo les peuples comme les individus dont ils se composent sont ćgale-ment tenus au respect de la justice et du droit, et doivent deman-der aux equitab!es dicisions de larbicrage, le r^glcment de leurs conflits trop longtemps abandonnćs aux sanglantes et haaardeuses Solutions de la force.
Le nom de Fredćric Sclopis, desorraais ćtroitement uni a 1’idee de l arbitrage intcrnational, vivra avec ello et partagera la place reserree dans Thistoire a ravenir de cette idee civilisatrice.
En terminant cette notice, nous devons mentionner que lorsque rinstitut de droit international, qui est dćji devenu celebro par 1’irapoi tance de ses travaux et la renommće des membres dont il se compose, fut fondć, en septembre 1873, pour rćunir les represen-tants les plus autorises de la science du droit des gens dans les di-ve»-s pays dc 1’Europe et des Etats-Unis, a Teffet de travailler en cornmun au progres de cette science, le comte Sclopis y fut l‘un des premiera dósigne par sa notabilitó, et ?a mort y laissera un grand vide a remplir.
II coop^ra & la redaction de la Retue critique dc lćgislation et de jurispr udence, qui depuis plus de quarante ans pourauit le couis des utiles services qu'elle a rendus a la science du droit.
Plus jaloux des titres scientifiąues que de ceux honorłfiques, il n'alla jamais au-devant do ces derniers ; mais ils vinrent sourent le trourer et le surprendre. L Italie en combla l’un de ses glorieus enfants, et plutieur* souverains ćtrangers deccrnćrent au prósident du łiibunal arbitral de Gen£ve, des distinctions & la place desquelles il aurait micux aime reccvoir des tćmoignagcs d‘adhesion serieuse et surtout pratique aux principes de la mediation et de Tarbitrage, consacrćs par le traitó de Paris de 1856, et la sentence d« Geneve de 1872; principes dont on semble rouloit* ecarter 1‘iraportun «ou-venir en ce moment ou il y aurait & en faire un si bon usage, pour dónouer les complications et conjurer les perils de laqueslion d’0-rient. C’eat ainsi qu‘on serrirait la vćritable cause de la civilUation, qui ne vient pas par le sang, mais par les lumióres qu*elle repand, frajer la voie au developpement economiquc et morale de l‘hu-manitó.
N6 en 1798, a Turin, le comte Frćderic Sclopis de Salerano est mort dans sa ville natale, le 8 mars.a la suitę d’une courte roaladie. Ce fut sa noble et digne compagne qui reęut son dernier soupir, cellc qui par la tendresse du coeur et par le charme de 1 espritavait fait le bonheur de sa vie; celleencore qui par la counaissance variee des languea vivantes de 1 Europę ćtait derenue pour ses etudes une aussi utile qu’eimable ausiliaiie (1). Malgrć son grand 3ge, il avait conservć la plenitude de sa bautc intelligence, et la persererance de ses genereuses convictions, parmi lesquelles cellc de 1’arbitrage International ćtait la plus profondement enracinće, et occupait toujours la premiero place. II ćtait pour elle, attriste dans le present, mais tou-jours confiant dans Tarenir C’est de lui, que son savant confrtre de 1'Acadćime de Turin, M. Tancróde Canonico, dćji cite, a dit : *11 y a des graines qui semblent parfois perdues; mais le soleil du
(1) « Je me faisais uoe gloire, ra’ócrivait Xl“« la comtesse Sclopis,
« de Taider dans le peu que je pouvais, de le soigner, de tftcher de
• prolooger cette ezistence qui m’e:ait si chire en tout point. La « science et les lettres pourront donner de juites regrets a sa perto;
€ maisil fautbien sous dire, Monsieur, que les quaiil4s de son coeur
* et ses rertus etaient au-dessus de son «avoir.»