ou peu souhaitable. Au dćpart, tout le monde ćtait d'accord pour estimer que la conąuete d'une telle autonomie demanderait un certain temps. II śtait admis aussi qu'en attendant, les associations fe-raient appel k des concours extśrieurs pour se procurer sinon la totalitć, du moins 1'essentiel des sommes nścessaires k leur budget. II semble bien, aujourd'hui, qu'on ait tćmoignć, en cette ma-tifcre, d'un optimisme un peu excessif.
On peut poser en principe que la majoritć des associations ćprouvent - et ćprouveront en perma-nence - des difficultćs considćrables pour atteindre un montant de cotisations qui leur permette de couvrir latotalitć de leurs charges administratives. Le cotlt de leur fonctionnement - nous nous expli-querons sur ce point un peu plus loin - est fatale-ment lourd, sans qu'il soit d'ailleurs excessif, eu 6gard aux fonctions remplies. Or les associations nationales - du moins dans leur tr£s grandę majo-ritć - sont, en raison de leur structure m6me, dans 1'incapacitć de contribuer, de faęon vraiment apprściable, aux dćpenses de 1'association inter-nationale. Dans certains cas privilćgićs, elles peuvent faire appel k des sources particulifcres pour rćgler des cotisations relativement importantes : mais de telles possibilitśs demeurent rares.
Rćduites k leurs uniques ressources, les associations nationales sans vocation professionnelle se limiteront donc k des versements symboliques : leurs dćlćguśs, dans les conseils des associations internationales, veilleront au maintien de taux de cotisation particuli&rement bas. Des efforts seront consentis de temps k autre ; mais, mdme s'ils im-pliquent de rćels sacrifices, ils demeureront hors de proportion avec les sommes qu'il faudrait as-surer k 1'association internationale pour qu'elle soit maftresse de son financement. D£s lors, les subsides de 1'Unesco demeurent, dans de nombreux cas, indispensables pour maintenir la vie de 1'association sur un certain pied et lui assurer un certain style.
Reste la possibilitć de se procurer des fonds en vue d'objectifs dćterminćs. De tels concours ont parfois ćtć obtenus de 1'Unesco, grace k la signa-ture de contrats, et de Fondations amćricaines, grice k 1'octroi de subventions destinćes k des ac-tivitćs spćcialisćes. Mais ces fonds ne peuvent, par dćfinition, couvrir les frais de 1'administra-tion courante - encore que l'existence d'une bureau-cratie articulśe, solide et cohćrente soit une con-dition implicite de leur utilisation. Ils ne diminuent donc pas la dćpendance de 1'association en ce qui concerne le financement de ses dćpenses adminis-tratives. De plus, 1'obtention de tels subsides risque d'entratoer le programme scientifique d'une telle association dans 1'orbite d'organismes dont les prćoccupations, au demeurant parfois chan-geantes, voire mfime soumises aux prćoccupations du jour (Fondations, en particulier), peuvent ne pas cofricider exactement avec les objectifs spć-cifiques de 1'association en cause.
En dćfinitive, faute de moyens propres, diverses associations n'ont pas ćtś en mesure de s'affirmer et de se dśvelopper selon les voies les plus favo-rables k l'accomplissement de leur mission. 11 est m&me arrivć que lfessentiel de leur programme scientifique soit, en rćalitś, ćtabli en fonction des organismes sollicitćs, de leurs positions, de leurs objectifs, de leurs prćfćrences. Certes, les associations n'ont pas mśnagś leurs efforts pour faire passer une partie de leurs prćoccupations dans les programmes approuvós, mais une telle action a des limites. Finalement, des secteurs qu'une association considfcre comme vitaux. du point de vue des intśrets dont elle a la charge, seront aban-donnćs ou nćgligćs., les moyens attribuśs 1'ćtant pour des sujets ou des activitćs d'une importance beaucoup moins capitale.
On incrimine souvent - et k juste titre - 1'insuf-fisance de crśdits globaux accordśs : encore faut-il ne pas oublier que cette insuffisance est consi-dćrablement aggravće du fait qu'une association peut rarement disposer, comme elle 1'entend, des fonds qui lui sont attribućs et ne possfcde pas, en dćfinitive, son autonomie financi^re.
D. LOURDEUR DE L'ADMINISTRATION
Si rćsolues qu'elles soient k se garder du forma-lisme bureaucratique, les organisations internationales des Sciences sociales n'ont pu ćviter un certain nombre de servitudes administratives qui sont, pour une large part, communes k toutes les activitćs de caract&re international (probl&mes linguistiques, par exemple) et qui atteignent leur degrś maximum lors de la prdparation de congr&s ou manifestations similaires. Disons d'emblće, pour le savoir par expćrience, qu'une m6me quan-titć de travail effectuć avec les mfimes mćthodes et dans le rnSme esprit,produit des rćsultats bien plus śtendus sur le plan national que dans le mi-lieu international : la moindre rćussite k 1'ćchelle internationale exige une dćpense d'ćnergie dont bien peu de gens, hors les acteurs eux-m6mes, ont conscience.
Letravailest, audśpart, dćlicat dans la mesure oil les associations mettent encommunication les reprćsentants de cultures extr6mement diverses. Cette complexitć estaccrue par le fait que, souvent, les contacts seront purement ćpistolaires, sans que des relations directes et personnelles puissent £tre ćtablies entre les intćressćs. La solution de la plus petite difficultć, du moindre conflit en est compliquće d'autant. Le choix des hommes en de-vient aussi tr&s difficile : souvent, il faut effec-tuer cette sślection exclusivement sur pifeces, d'apr£s des recommandations ou des avis plus ou moins objectifs. Sans doute, au fur et k mesure que 1'association se dśveloppe, son organe exścu-tif acquiert-il, par des moyens divers, une expć-rience prścieuse, voire irremplaęable : il apprend au cours des manifestations organisćes par 1'association, k connaftre directement les hommes. Cette connaissance est malheureusement assez li-mitśe, car on a pu observer que, sous l'effet de
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