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Tels sont -les dons en naturę *łe plus ordinairement mentionnds dans lesprocós-verbaux.
Frćquemment aussi cest une aumóne en argent que l’on offre k la chapelle, soit pour achever de la cons-truire, soit pour la dćcorer.
Mais le plus souvent c!eSt Tengagemcnt d’y faire cSlćbrer ’la messe qui, avec le 'voyage, caractćrise le vceu'(i).
Au sujet de cdtte promesse, on trouve dós le dćbut du Pdlerinage une pratique bien touchante qui sest perpdtude jusqu'& nos jours. Quand, au cours d'un incendie, ou prfcs du lit d'un mouranft, ou au milieu d’une ‘tempdte, tout paraissant desespdrd, la pensiśe vient de 'faire un voeu, — immediatement, comme si 1'on n’avait pas d’autre prdoccupation, on s’empresse de « mettre k part » la somme promise, comme si Fon jugeait que ‘la prifcre n’aurait pas d’efficacitd, tani que le vceu ne'recevrait pas au moins un commencement d’exdcution... Et le rite semble avoir une‘telle impor-tance aux yeux du peuple qu’on le retrouve partout fidółement observd, parmi les gens de mer aussi bien qu’en vflle ou & la campagne (2).
II n’etait pas rare autrefois que Fon oflfrlt un tableau rappelant les circonstances dans lesquelles la faveur avait etd obtenue; et les murs de Tancienne chapelle en ćtaient recouverts (3). Depyis un demi-sidcle envi-
du culte du Sacrć-Goeur. En effct le P. Eudes navnit pas encore, & cette datę de 1652, ćtabli les principes de fa dtrotion au Sacrć-Coeur de Jćsus, et ne porali pas ćlre renu k Hcnnes avant 1669. Ouant k la bienheureuse MergucriteMarie, elle n^arait encore que 4 nns en t652.
A rapprocher dc ce fait une deposition de 1640 qui commenee par ces mots: « Je, soeur Jeanne du Coeur dc Jćsus... • (II. 420).
(1) Quelquefois le roeu c’est unc messe, quelquefois piusieurs mcsses, ou micux encore, unc messe par semaine pendant Tannće
(I, 403)-
(2i 1, 95, 232, 295, 523 ; — II; 191, 438.
(3) Le mot ex-voto, qui reutdire ■ par suitę d’unrccu », rappelle qu’au moment ou le roeu se faisait, on promettait de faire peindre ron, c’e9t une inscription sur marbre que l'on a 1'habi-iude de prćsenter entómoignage de reconnaissance : on les compte parcentaines A 1’interieuret auxdeux entrćes du cloltre, et deVant la statuę miraculeuse (i).
Lx>rsque les pfclerins arrivent, leur premier souci est d'accomplir A la lettre, scrupuleusement, sans omettre aucun dćtail, tout ce qu’ils ont promis.
Mais ils savent que sainte Annę tient encore davan-tage au don du cceur : aussi śe font-ils un devoir, au cours de leur p&lerinage, de purifier leur Ame et de la rśconforter par Teucharistic. Le vceu s’achAve ainsi et le pólerinage se couronne, de la faęon la plus glorieuse pour Dieu et la plus fructueuse aux fid&les, par la con-fession et par la communion.
II peut arriver, — et les archives attestent que cela est arriv<* plusieurs fois en efFet, — qu’apr£s avoir dcmnnde et mćme obtenu la protection de sainte. Annę, on nćgligc de remplir ensuite le vceu qu’on avait fait en vue de 1'obtenir. Et il n’est pas inoui que sainte Annę intervienne pour punir le dólit: non seulement tel se voit retirer la faveur reęue, pour n’avoir pas tenu sa promesse, ou tel autre n'obtient ce qu’il demandait riepuis longtemps qu’au moment m£me ou il arrive A Sainte-Annę conformćment A son voeu ; mais encore tels autrcs viennent aprfcs leur mort prier leurs amis ou leurs parents de tenir A leur place 1’engagemenl qu'ils a vaicnt pris de venir en pAlcrinage A Sainte-Anne d'Au-ray. Aussi les anciens historiens du P&lerinage ont cru
un tableau dćcrivant le miracle. Et c'ćtait alors vraiment un « cx-voto ».
La plaque de marbre ne supposc cn gćnćral aucune promesse; c'esl'un siinplc souvcnir, qui rappclleseulement qu’on a ete exaucć Elle n‘indiquc mime pas toujours de quelle faveur il s’agit.
(l)St les tableau* avaicnt l'avantage de parler aux yeux et de roprisentcr sous des formes di.verses la maternelle intervention de sainte A>nne, la vulgariti dc leur composition et 1'inćgalUć de leur format oni empćchć dc les gardor dans la basilique. Leur place toutc dćsignće est dans un musee de souvenirs religieux comme cclui de Nicolasie.