PROBLEMES D*IMMUNOLOGlE 355
animaux normaux. Si m6me les cobayes immunises succombaient k Finfec-tion d’epreuve, parce qu’on leur avait inocule des quantites excessives de V. cholerae, leur pćri toinę demeurait genćralement sterile. I>e ces expe-riences, et d’epreuves dlmmunisation passive dont nous parlerons plus loin, Pfeiffer & Wassermann concluaient que
«on fait erreur en considerant Fimmunite cholćriąue comme une resistance a la toxinc [Gfftfe&tiguttg]) ainsi qu’on Ta fait iiwariablement dans les publieations anterieures. Dans rimmunisation active aussi bien que passive, seules se d6veloppent des proprtótćs bactśricides[TradJ
Sobernheim (1893) est arrivć, indćpendamment, k une conclusion identique:
«II peut s’etre produit, dans le sang des animaiix immunisćs [contrę le cholera], des substances qui słopposent au dćveloppement des bactćries vivantes et, par suitę, & la produetion de quantites tótales de toxine, mais qui ne contrarient pas Faction per-nicieuse de la toxine d£j& formee. Par conseąuent, les animaux sont immuns, au sens strict du terme, mais non pas resistants a la toxine [gifi fest],» |Trad.]
Comme on peut s’en rendre compte en etudiant la litterature — notam-ment le resume substantiel de Hetsch (1912) — les thćses de Pfeiffer & Wassermann et de Sobernheim, bien qu’adoptees aussitót par Pecole officielle allemande, ne furent pas partagees par quelques autres travailleurs, qui expliquerent de manteres differentes le mecanisme de Fimmunite chole-rique active.
Sur ce sujet, les vues de Metchnikoff (1895) et de certains autres obser-vateurs franęais (voir Hetsch, 1912) furent des plus importantes. Selon eux, ce n’ćtait pas une immunite humorale, dependant de Faction des substances bactericides, mais bien Factivite phagocytique des leucocytes qui jouait le principal róle dans la destruction des vibrions choleriques dans Forganisme des animaux immuns. Cependant, Pfeiffer (1894 b), en citant des observations experimentales d’apr$s lesąuelles la vibriolyse se produisait, dans la cavite peritoneale des cobayes vaccines contrę le cholćra, sans participation nette des leucocytes, soutenait que la phagocytose, loin d’etre un phenom£ne primordial dans le processus de Fimmunite cholerique, etait un phenom£ne concomitant {Begleiterscheinung) de caractóre secondaire — opinion que la plupart des chercheurs ulterieurs semblent avoir partagee.
Une autre objection notable aux vues de Pfeiffer et de ses collegues fut faite par Gruber (1896), pour qui Fagglutination des microbes respon-sables etait d’une importance essentielle dans le processus de Fimmunite choleriąue: a son avis, les vibrions agglomeres etaient ensuite soumis a Faction de substances protectrices presentes dans Forganisme de Fanimal vaccinć aussi bien que dans celui de Fanimal normaL
Toutefois — Sobernheim (1897) et Hetsch (1912) le precisdrent — la thćorie de Gruber ne s’accordait pas avec les observations de plusieurs autres travailleurs. A ce sujet, Pfeiffer & Kolie (1896) ont souligne que le