jour ei cTauire pan du fait de la conjonclion de plusieur s lacteurs dont les effeis peuvent se renlorcer muluel-lement. Ainsi. la nuil', la privaiion de sommeil mais aussi les perturbalions du fonctionnemeni de la mśmoire, 1’allongement des temps de reponsc ou la plus grandę drtliculie ó lixer son altention accrorssent la penibilite du trailement d'informations. d’auiam que. bien souvent. ce lype de lravail implique d’etre assis el de lirę des listings. un ecran... (- et les yeux piqueni -). Celie rmmobiltle laalitc la somnolence d'ou la necessile - pour lenir le coup. la nuil. de bosser physi-quement - el donc d'accroilre les contrainles de la situaiion. Dans ces conditions. il convienl de permettre aux operateurs dc • decrochcr » a la laveur de veritables pauses; ce qui necessile, oulre la reaJisalion de salles de rcpos conlortables el fonc-tionnetles. un nombre suflisant de personnes par equipe pour autoriser. surtout la nuil. une « geslion mobile * des activiies. Celie lendance au ren-forcemeni des equipes de nuil .appa-raTl actuellemenl. pour des raisons de securile. dans les cenirales nu-cteaires. Nous avons nous-memcs conslate. dans la chimie. le benefice apportó par la prósence d'un óquipier supplementaire a une equipe dc deux conlróleurs de processus hautement aulomatise.
Un operateur humain ne peut donc Iraiter de Tinformation ei/ou reagir aussi rapidement el aussi ełlicace-menl a loule heure du jour ou de la nuil.
Le dramalique incident de la centrale nucleaire de Three Mile tsland conlirme, s il en etail besoin. que le fonclionnemeni diHerenl de Ihommc le jour ou la nuit ne permel pas toujours de * prevoir les modalilós exacles que melironi en ceuvre des operateurs mai prepares a agir el dom les capaciles se lrouveni moditiees du fait de la duróe et/ou des horaires de travail. Attribuer un incidenl a une « delaillancc humaine ». juslifier une catastrophe par le « lacleur humain • ... n’explique rien el ne permel guere de se preparer a eviier la catastrophe suivante. Ni latalisme, ni cutpabilisa lion des conlróleurs. des pilotes. des conducteurs ne soni a melire en avani: il s'agit d*insisier plulót sur la recherche de conditions techniques et organisalionnelles permettani l‘exe-cution correcle de la lachę confiee. Ce n'e$t suremeni pas en rajoutant un - cadran » de plus ou des consignes plus siricles que Ton reglem tous les problemes de la liabilite humaine.
J-2-2. Les rćactlons sum conditions de ł*envfronnement
Un općraleur ne suppode pas non plus de Ha móme laęon les diverses conditions de son environnement de travail. Ainsi. une dimatisation appre-ciee dans la journee devient genante la nuil. De meme. le bruil d'un avertis-seur sonore peu genant de jour esl vścu comme agrcssil la nuit. etc. On connail encore Irós mai les effets inieraclifs des conditions genórates du travail. L'exemp»e de la vanaiion de la sensibihte de l organisme a l appon de produils chimiques permet d‘illus-trer ce dernier point. Des premióres experiences realisees sur des ani-maux oni moniró que 1’injeciion dun produit loxique pouvail se Iraduire par le deces de 80 % ou de 20 % de la population selon 1‘heure d'adminisira-tion du produil. Che? Thomme. ta sensibilile d’un organe a la prise de medicaments varie selon ITieure
L'eHei global d'un produil presente donc une nette rythmidte circadienne. Par exemple. la prise d*alcool le matin peut, si la quaniite est sulfisanie, se Iraduire par un alcootest posili! mais ne pas entrainer debriete ałors que l'inverse sera vrai le soir. Ces quel-ques donnees issues du developpe-meni de la chronopharmacologie po-sent avec lorce le problóme de l*im-pacł des conditions externes du Ira-vail sur 1'opóraleur a horaires inhabi-luels. En effet. les normes d’accepta-lion d'une nuisance (physique. chimi-que...) reslenl fixóes a partir el pour des lravaux effeduśs de jour. En Tabsence de donnees precises en ce qui concerne les heures de nuit, il convient d’ólre particulieremenl aiten-lif awx conditions du irava«l de nuil.
3^. Travail postć, 6tal de sante et vie persormelle
Les ótudes consacrees au lravait poste sonl particulieremenl nom-breuses cl diversi!ićes tani sur le ptan des objectils (óconomique. psycho-sociologique, medical...) qu*au niveau de la mćlhodologie retenue (enquetes de plus ou moins grandę envergure; bilans de sanie, analyses quantita-tives el quafilaiives du travail; recueils de divers indices physiologiques soit mdireciement - analyśe d urine ou de sang -. soil direciemenl - telemetrie ou aulorythmomeltie nolamment. re-constituiions en laboraioire de postes en horaires alternanis...). II ne saurail donc etrc question ici de presenter de faęon exhaustive 1’ensemble des donnees accumulees dans ce domaine depuis une irentaine d'annees mais plulót de rappeler les principales conclusions liróes des connais-sances aduelłes sur les relations en-ire le modę de lonctionnement de 1’organisme d‘une. parł, el les conlrainłes qui lui sonl imposćes par ce lype d‘horaires de lravail d aulre part.
Le bilan provisoire que nous pouvons elablir concerne les repercussions pMus ou moins nocives que le systóme de lravail en equipes alternanles a sur les lravailleurs.
Ce sysleme de travail en óquipes illuslre la conlradiction enire deux logiques helerogenes: la logique economique qui pousse a rexiension de ce lype d horaires el la logique sociale qui est bien autrc chose que l'expression monetaire des nuisances sociales : les couls socialement re-connus sont en eflel bien inferieurs aux charges rćelłement supportees par ceux qui subissent cetle organisa-tion du travail sans l'avoir voulue.
La charge supplementaire rfcsultant du travail en equipes se Iraduit pour les travailleurs par une majoration de Tastreinte puisqu'ils doivenl etfecluer des Iśches en póriode de desac1iva-lion el par une moinóre rścupćration dans le sommeil puisqu1ls doivent dormir en póriode d’activaiion. D’ou l’exisience d‘une surfatigue chez le lravailleur pośle : cette surfatigue esl illustree notammenl par les relations entre travail poste et variation de cedains indices professionnels : ren-demeni. sćcurilć...
En ce qui concerne la santć. le bilan acluel. bien que parliel. conslilue a lui seul un requisitoire suffisammenl ślo-queni contrę le travaił en equipes alternanles.
Les symptómes róvótent une intole-rance au lravail poste, intolerance qui uouve son explicalion a deux ni-veaux : - au niveau psychophysiologigue. la periurbalion de la slructure rylhmique des diverses lonclions de forganisme el la quasi-impossibilile de s*ajuster pariailemeni a la roiaiion des quarts rendenł compie des nombreux trou-bles observes chez les posies
Les consequences de ces allćrations sonl d‘aulant plus gravcs que les sujels sont &gćs ou qu‘ils pratiquenl les 3x8 depuis de nombreuses annees (lig. 4)