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que dont ils sont infcctćs et dont ils infectent ccux auxquels ils conferent les ordrcs sacres. *

Ces dcrniers mots rev61ent un ćtat lamentablc de dćeadcuce dans Ic clcrgć seculier, dćcndenec causee par le regime fćodal.

Les bćnćfices ćtuicnt en effet eonferes au plus olTrant, a savoir : les eglises paroissiales, les dlmes, les oITrandes, Je casuel. Les seigneurs fćodaux, fonda-teurs de la pluparl des eglises, les regardaicnt co mmc lcur bien et s*arrogaient le droit d^ les vendre, ou de les donncr en lief, avec tous leurs ćmoluinents, en recompense a leurs lideles, commc tout autrc bien.

Les consequences dc cet etat de choses furcnt deplorablcs. On vit alors le scandale de vćritables dynastics episcopaies se succedant sur les sieges dc Rennes et dc Cornouaille. Mais I*un des exemples le3 plus scandalcux fut cclui de l'archevćque de Doi, Juthael, deja en fonclion en 1040, et qui brava toutcs les censures pontificales pendant prós de quarante ans. avec 1’appui de Guillaume Le Conąućrant, due de Normandie, et bientót roi d’Angleterrc. I-c duc d? Normandie profitait des luttes intestines qui afTai-blissaient le duche de Rrctagne pour mettre la niain sur une partie du territoire breton. Juthael, qui liii ćtait tout dćvouć, se Ot son principal auxiliaire dans ses empifdcments sur la Bretagnc.

La conduite scandaleuse de Juthael et su revoltc contrę le Saint - Sii*ge expliquent Ja severite dc Lćon IX et pour la personne de l’archeveque et pour les pretentions du sićge dc Doi. Juthael, convoquć au concile de Rcims, 1049, pour^rendre compte de sa conduite, se garda bien de paraltre. Mais sa vie scandaleuse fut un objet d’horreur pour tous les Pfcres du Concile. L’archeveque de Tours, qui ćtait prćsent a Reims, mit a profit les circonstances pour revendi-quer les privil6ges dc sa metropole. Lc Papę lui donna raison, condamna Juthael et le menaęa dc suspensę, lui et ses sufTragants de Saint-Brieuc, de Tr4-guier. de Leon et de Sainl-.Malo, s'ils continuaient i ignorer 1'autoritć du Metropolitain de Tours.

Sans se soueier dęs excommunicntions pontificales, Juthael se maintint jusqu’en 1070. Condnmne alors cette fois par Grćgoire VII a ćte deposć, il se vit chassć par ses diocćsains. Ce ne fut pas sans peine que le yaillant Pontife arriva a ses fins, et il serail interessant, au point de vue historjque, d’ćtudicr les suscriptions des diverses lettres qu‘il adressa au gou-yernement cle Bretagne. Quand il s’cfforcc d’ćloigner Juthael, c’est dc Guillaume 1-e Conqu£rant qu’il le sollicitc, parce qn*i! ćtait le soutien de l’ćvćque rebelie. Lorsque Gregoire VII demanda au gouverneinent breton de le scconder dans sa grandę entreprise contrę In-simonie et la vie scandaleuse des eleres, il s'adressa a Hoel, duc de Bretagne, et, conjointement a Geof-froi, comte de Rennes, ainsi qu’k GeolTroi Bolorcl, fils d’Eudes de Penthtevre, ces deux derniers nom-mes avec le duc, comnie partageant son autorite. I/histoirc nous apprend, cn eflet, qu’en 1066, aprćs la mort prematuree dc Connn II, la dignite dncale passa dans la maison de Cornouaille ; le comte de Cornouaille, Hoel, ćtait dcvenu Pherilier du duche par son mariage nvec la scciir du duc dćfunt ; mais ni la mnison de Rennes, ni celle dc Penthieyre nc youlurent le reconnaltre pour duc.

A qui Gregoire VII adresse-t-il la lettre du 25 No-yemhrc 1079 sur la reforme ? Aux ćveques. aux pre-tres et aux seigneurs de Bretagne (1). L’action des legats pontificuux ovait obtenu de bons resultats au pays breton, puisque le 1" Mars 1077 on avait vu les conites renoncer solennellement aux investitures )aiques et aux redevanccs pćcuniaircs.*

(I) B. A. 1'orąucl, p. 35 it,