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CONCLUSION GfiNĆRALE 193

les sommets et sans nous attarder aux details, notons les pertes et les acquits, si Ton peut dire.

L’enseignement du Docteur Angelique se resumait en ces quatre theses fondamentales fortement soudees: a) il y a deux temps d’obligation distincts: le superflu d’6tat et l’extreme necessite; b) il y a obligation de donner tout le superflu; c) il n’y a pas en dehors du cas d’extreme necessite obligation de donner a tel pauvre en particulier; d) la praeparaiio animi, la disposition d’ame necessaire a l’execution du prćcepte en ses deux deter-minations est toujours et partout obligatoire.

La premiere these est d€finitivement abandonnee^Ł. De nos jours, pour la dćtermination du precepte, on distingue, d’une part, les necessit€s du pauvre en necessite extreme ou qustsi extreme, necessite grave et necessite commune, et d’autre part, le superflu du riche en superflu absolu ou relatif; c’est de la conoergence de ces differentes necessites et de ces divers superflus que nait la determination de 1’obligation de charite. II reste toutefois l’in-convenient que le caractere social de la richesse, sa fonction so-ciale, reste dans 1’ombre et vient s’ajouter apres coup, comme consideration secondaire et complementaire, alors que chez saint Thomas et les th6o!ogiens de son epoque elle 6tait au premier plan.

Apres ce premier abandon, logiquement il fallait aussi laisser de cót6 la seconde these. Les temps, en effet, sont changes; avec les Communications modernes plus faciles, les 6changes plus nom-

1. On peut s*en convaincre en consultcint, v. g. Priimmer, O. P., Man. thtol. Mor._% t. 1, n. 590 (Herder, 1931); Merkelbach, O. P., Summa Tkeol. Mor., t. I, n. 929-930. Cependant, les quelques textes de la Somme, que tous les auteurs modernes ne manquent pas de citer, pourraient donner le change sur la doctrine enseignee au moyen tge par le Docteur Angeliąue.