que l’on peut degager dans l’univers global structure de la piece, et Goldmann voit dans ce type de recherches, la possibilite d apporter une reponse a un certain nombre de ąuestions qui caracterisent la cri-tique structuraliste et en particulier, a certaines objections qui ont ete adressees a sa mćthode:
- Loin de se limiter au signifić, a la structure de l’univers de chaque oeuvre, la methode dialectique et genetique peut eclairer la formę, c’est-a-dire 1’aspect tenu pour essentiellement litteraire. Si toute oeuvre constitue une unitę dans laquelle il est impossible de separer la formę du contenu, la structure significative globale
- ayant son origine dans la conscience collective - demeure l’ele-ment premier, tant du point de vue chronologique, que du point de vue structurel, dans toute approche de l’oeuvre. La generali-sation de 1’etude des micro-structures permet de souligner la primaute de l’univers sur l’expression.
- Dans la discussion sur le rapport entre la structure et l’his-toire, il apparait - dans la perspective du structuralisme geneti-que - que la structuration s’etend jusqu’aux eiements cunsiuu-tifs des phenom£nes concrets et particuliers.
L’analyse que Goldmann a tente des micro-structures dans les pre* mieres repliques des Negres nous semble constituer un prolongement essentiel de sa methode. Mais le plus important demeure sans doute la possibilite de l’extension de cette methode aux textes politiques.
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C’est ce que Goldmann a tente de montrer a partir de 1’etude de quelques poemes de Saint John Perse, en particulier Eloges III.1'2 Une telle extension de la methode genetique etait hasardeuse et Goldmann reconnait que pendant longtemps, il avait hesiter a 1’accomplir. II fallait en effet tenir compte de la specificitć du texte poetique tou' en tenant pour probable que:
- Comme dans 1’etude des oeuvres en prose (et des faits sociaux en generał), il fallait d’abord degager une structure globale sig-nificative sur laquelle etaient fondees les structures partielles formelles.
- en ce qui concerne la poesie, des structures non sćmantiques (syntaxiques, phonetiques, associatives) prenaient une impor-tance particuli^re.
Pourtant Goldmann reconnait que les premi^res applications de sa methode structurale-genćtique aux textes poćtiques semblent fructu-euses, mźme si les resultats ne sont que provisoires »car le principe fondamental (...) est qu’il faut partir non pas des eiements, mais du modele global et unitaire d’une ceuvre et que, dans ce cas, l’unite est
71 PoSsie. Gallimard p. 30.
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