chłnois ne lui arracherent que le mot d’idolatrie. La religion catholiąue etait pour lui trop inseparablement liee aux formes de la civilisation nationale. II n’avait pas compris la leęon de la relativite des formes humaines, leęon que les voyages avaient donnee aux hommes du dix-septieme siecle.
Partout il les trouvait contrę lui, dans les disputes sur la grace, oii il leur reprochait de Tempecher de faire triompher la veritable doctrine de Saint-Augustin, tout aussi bien que dans les controverses sur Tinfaillibilite du papę. Bossuet eut meme le chagrin de voir Jurieu s’appuyer sur Tauto-rite du pere Petau, un des leurs, dans ses attaques furieuses contrę Targu-ment de Tinvariabilite de TEglise, avance avec tant de succes contrę le protestantismend). La plus grandę pierre d’achoppement pourtant etait pour lui leur conception de la morale — conception a laquelle se lie gene-ralement celle des directeurs de conscience actuels —120). II fuminait contrę les „relachements honteux” et les „ordures” des casuistes. La encore, ce qui Tirrite avant tout, c’est la nouveaute. „Le fondement le plus clair et le plus essentiel contrę la nouvelle morale, c’est qu’elle est nouvelle, n’y ayant rien de plus contraire a la doctrine chretienne que ce qui est nouveau et inoui,, 121). La tradition n’est pas pour lui la meditation incessante de TEglise sur les donnees de la Revelation, mais elle consiste dans les temoig-nages des Peres, qui garantissent TEglise contrę le changement. Ainsi elle a la valeur d’une chose qui reste. Tout ce que Bossuet ne peut pas y puiser est par la meme suspect, mauvais et condamnable. Et les jesuites inven-taient des choses si nouvelles qu’on ne pouvait meme pas trouver des arguments contrę eux chez les Saints-Peres. „La source du mai, gemit-il, vient uniquement de ce qu’on a cru qu’il etait permis de consulter la seule raison dans les matieres de morale, comme si nous etions encore dans Tecole des philosophes et non pas dans celle de Jesus-Christ” 122). II etait continuellement aux aguets. Des que Tun d’eux tombait dans un exces de philosophisme ou de probabilisme, il Taccusait devant le tribunal de Topinion publique, en enveloppant tout le systeme dans cette accusation 123).
„Je me suis leve pendant la nuit, avec David, pour voir vos cieux......
ó Seigneur”, prie Bossuet dans un moment de decouragementI24). A force de fixer le soleil, n’a-t-il pas neglige de bien regarder Thomme? Sinon, aurait-il pu pretendre que le divertissement est indigne du chretien et qu’on ne doit pas chercher des sujets de rire, quand on est disciple de
119) A. Rebelliau, Bossuet, p. 152.
12°) Archief voor de Geschiedenis von het Aartsbisdom Utrecht, t. L (1925), p. 187, 264.
121) Lettre a i’abbe de Rance du 8 juillet 1682, Correspondance, t. II, p. 308.
122) Lettre a Fr. Diroys du 28 oct. 1682, Ib., t. II, p. 323.
123) Journal de Ledieu, t. I, p. 52-53, 128-135; t. II, p. 163.
124) Traite de la Consupiscence, p. 101.
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