fois a 1'autre; par contrę, dans Ies cas ou il est possible de verifier la ąualhe de son travail, on pu constater que lorsqu'il s'engage a donner une transcription integraJe ou une traducdc litterale, il se montre habituellement tres fidele au texte original54.
D'autre part, Michel Pintoin tire parti de notnbrcux temoignages oraux. Faute d'avoir lu meme acces aux delibćrations du Conseil, il profite des indiscredons de ceux qui y assistent "t officio" (I, 174, 242, 418, 518, 704, 740, O, 538, 570; etc.). D prete une oreille attentive au recits que lui font Ies visheurs qu'accueilie Saint-Denis (I, 318; EL, 412, 472-474, 520, 782; II 166, 334-336; etc.). II est bien introduit dans le milieu umversitaire parisien55. D se fait Tech plus ou moins direct des nouvelles et des bruits publics (rumor publicus-. I, 230, 494, 682, etc fama publica. I, 132, 300, 500, etc.) qui circulent dans la region parisienne. Au totaf s'appuie sur un ensemble complexe et remarquablement diversifie de sources orałeś et ecrites.
L'edition qu’a donnee L.-F. Bellaguet de la Chronique du Religiewc de Saint-Denis a ei jugee severement par certains erudits54. D faudra pourtant nous en contenter: la parution d*ur edition critique de l'oeuvre immense de Michel Pintoin nest pas pour demain Une pa importante de notre demarche consistera en 1‘analyse fine du discours et du vocabulaire (fu auteur "conscient de ses mots"57 et soucieux de son art. Cette analyse s'appuiera naturellemet sur 1'original latin; toutefois, pour eviter d'alourdir inutilement le texte du memoire, Ies citador plus longues seront generalement donnees en franęais, en respectant la plupart du temps 1 traduction de Bellaguet. Notre etude se limitera a la partie de la chronique efFectivemet redigee par Michel Pintoin; les chapitres ajoutes plus tard par Jean Charder ne representent d reste qu'une pordon infime de 1'ensemble (moins de 2%).
54 B. Guenće. 'Documents inseres et documents abreges”. pp. 392-400.
55 Voir infra., p. 43.
56 Selon Charles Samaran ("Les manuscrils dc la chronique ładne de Charles VI dite du Religieux de Sain
Denis”. Le Moyen Age. vol. 69 [1963|. p. 657), ‘cette ćdition laisse beaucoup a desirer. tant pour le textc qi pour l'annotation et la traducuon*. □ est vTai que, panie il y a un sićcle et demi. elle ne satisfait pas au exigences actuelles de la rccherche. Elk ne contient ni apparat critique. ni etude des manuscrits. et rannotatk y est *squelettique". Elle a a tout le moins le merite d’exister. et la traduction ftanęaise de Bellagueu bien qi perfecuble, n'est pas depourvue de quaiites.
7 B Guenee. "Le Religieux et les doctetirs", p. 676.