pourrait parvcrur a operer un rapprochement" C
314-315). Nouvd echec: Louis d’Orlean
demeure insensible aux remontrances de son oncle. Force est de constater que Tautorite n suffit pas toujours a convaincre
II faut toutefois reconnaitre, a la decharge des ambassadeurs envoyes par Charles VI, qu le duc d’Orleans est un negociateur particulierement redoutable. Le frere cadet du roi apparai en effet comme 1’heritier inteUectuel de Charles V. D aime la cukure: avant d’atteindre l’age d vingt ans, il a deja commence a acheter des livres. □ commande a ses copistes des exemplaire du Miroir historial de Vincent de Beauvais, des Ethiąues et de la Poiitique d’Aristot« traduites en franęais dans les annees 1370 par Nicole Oresme. Toujours soucieux d s’instruire, il emprunte des ouvrages aux bibliotheques, comme la Cite de Dieu de sair Augustin. Pour entreposer ses livres, il fart amenager, dans une de ses residences parisiennes une "librairie neuve", repliąue en miniaturę de la bibliotheąue du Louvress Parmi tous le princes du sang royal, il est le seul a maitriser le latin. Son habilete dans la discussion et so: exceptionnelle eloquence 1’aident a imposer ses vues lors des assemblees et des reunions d: Conseil. Dans son portrait posthume du duc d’Orleans, Michel Pintoin insiste longuement su son incomparable talent d'orateur:
Entre autres ąuałites dom la naturę I’avait doue, il avait surtout une rnerveilleuse facilue d’elocutio (sponte fluentis eloąuii sibi inerat prerogatrva ąuedam singutaris), qui le distinguait parmi tous le seigneurs de son temps. En effet on l'avail vu dans plus d'imc occaaon surpasser par son eloąuence le plus faineux orateurs (sepe vtnctsse plures prestantissimos oratorts), sans en excepter mćtne ccux de 1 venerablc Unhersite de Paris. quelque verses qu'ils fussent dans les subtilites de la dialectiąue, dans 1 connaissance de rhistoire et dans la science thdologiąue. Je l’ai vu souvent moi-meme se tnontrer plu elegant dans ses reponses que ne l'avaient ete ceux qui le haranguaient {persepe ipsum vic eleguanciorem respondendo adsingula, quam fuerant proponcndo) (Ul, 738*739).
Ici comme ailleurs, ce qui frappe particulierement le chroniąueur, qui dit avoir ete lui-mem temoin de la chose, c’est qułun prince lale puisse tenir tete aux savants doaeurs de runiversit la plus prestigieuse d’Occident59. Le tneme fah est rapporte par Christine de Pisań, ave davantage de details:
Entre les autres gra ces qu'il a, ceites de beile parleure aoumee naturellemcm de rethoriąue. nul ne 1 passe. car. comme ii a\iengne souventes fois. dcvant lui faines maintes collacions de grant congregacio
^ F. Autrand. Charles 17. pp. 374-375.
59 Autre exemple: pendant la crise de 1405. rUniversitć de Paris decide i son tour d’envoyer une ambassadt composec de "doctores sollempniores et magistri\ aupres du duc d^Orleans. A>*anl accorde une audience au deputes. ceJui-ci "reprfend] de point en point {articulatim) leurs arguments. les refut(e] habilement en franęai par beaucoup de raisons et de citations historiques (hystońis multis et racionibus prudentissime verbis gallici con/utavit)m, et reproche aux universilaires de s,immiscer dans les aflaires de l*Etat (ID. 312-315).