BACTERIOLOGIE 141
On notera que, sans meme tenir compte des lenteurs et des diflicultes inherentcs a ces techniąues, il serait impossible d’utiliser ccs tcsts pour un diagnostic differentiel sur entre vibrions choleriąues et pscudo-choleriąucs. II iFest, cepcndant, pas sans interet de voir que les vibrions El Tor, s?ils montrent sur beaucoup de points des earacteres identiąues a ceux des vibrion$ cholćriąues classiąues non hemolytiąucs, se rangent dan$ un groupe separe dans la classification ci-dessus.
Linton, Mitra & Mullick (1936) ont decouvert — par Fetude de la res-piration et de la glycolyse chez les vibrions choleriąues et pseudo-choleriąues — que Factivite du metabolisme etait maximum chez les vibrions du groupe I, moindre chez ceux des groupes II, V et VI, et minimum chez les vibrions du groupe 111. Le groupe IV, auąuel appartiennent les vibrion$ El Tor, est, d’aprćs ces auteurs, «$trictement distinct» du fait de Fabsence de glycolyse en cultures aerobies. Les formes de dissociation R ont un metabolisme inferieur a celui des souches S dont elles derivent.
La constatation d'un metabolisme accelere chez les vibrions du groupe I — auąuel appartiennent la plupart des vibrions choleriąues — s’accorde avec Fobservation de Bemheim (1943), d^apres laąuelle V. cholerne possćde 24 % de plus de groupements amines receptifs que E. coli. Depuis ces travaux, on a signale la prćsence dans les vibrions choleriąues d’acides aminćs jusqu’ici inconnus (Blass Sc Macheboeuf, 1945, 1947; Blass et al., 1951; Banerjee, Roy Sc Ganguli, 1956; Blass, 1956).
Production d’enzyines
Enzymes protiolytlques
Bitter (1886) fut, semble-t-il, le premier k etablir que la liąuefaction des milieux contenant dc la gelatine etait due a la presence d*un cnzymc pro-teolytiąue ou, comme il Fappelait, d’un « ferment» qui exeręait une action analogue a celle de la trypsine. Wherry (1905), en precisant d'autres obser-vations anciennes sur le meme sujet, declare que les enzymes proteolytiąues des vibrions cholćriąues, aussi bien que ceux d*autres bactćries, ont le mćme comportement que la trypsine: ils ne sont actifs ąu’en milieux alcalins. La presence d’une ąuantite d’acide, si faible soit-elle, gSne leur action. La presence de glucides fermentescibles dans les milieux inhibe la liąuefaction de la gćlatine, mais il faut noter que, selon Auerbach (1897) — qui s’est quelque peu interesse a V. cholerae bien qu?il ait surtout experimente avec Proteus vulgaris — Fabsence de liąuefaction n*e$t pas due k Fapparition d’acides dans la culture, mais a Finhibition de la formation des enzymes proteolytiąues. Outre la presence de substances proteidiąues dans le milieu, Pacces de Poxygćne librę est essentiel k la production de ces enzymes; en eflfet, la liąućfaction de la gelatine est lente, sinon nulle, en anśrobiose (Liborius, 1886).