PROBLEMES D*IMMUNOLOGIE 285
Quelques chercheurs, en Russie — notamment Zlatogoroff (1909, 1911) et Horowitz (1911) — paraissent avoir ete les premiers i affirmer que V. cholerae pouvait perdre son agglutinabilite specifique dans Fintestin de rhomme ou dans les reserves d*eaux, et sur ce dernier point, certains observateurs> tels que Barrenscheen (1909) et Puntoni (1913b)ont confirme les decouvertes de Zlatogoroff. Cependant, plusieurs autres chercheurs — tels que Haendel & Woithe (1910), Kóhlisch (1910), Wankel (1912) et Bindi (1913) — bien que travaillant en partie avec les souches et mdme avec le sćrurn de diagnostic des observateurs russes, n’ont pas pu confirmer les constatations de ces derniers. Stamm (1914) a trouve que plusieurs des souches choleriques quil eprouvait, perdaient rapidement leur agglutinabilite par le sćrum anticholeriąue lorsąu^elles avaient ete soumises k des passages repetes dans Feau. Les souches qui ne restaient pas longtemps agglutinables, etaient, presąue sans exception, encore antigeniques, c'est-&-dire capables de produire des immunserums reagissant positivement avec les vibrions choleriques, Estimant que les variations de V. cholerne, y compris les changements dans son agglutinabilite, se produisaient diffi-cilement dans les conditions naturelles mais, qu’une fois apparues, elles pouyaient 6tre permanentes, Stamm declarait que
«par conseąuent* il est impossible d’expliquer la poussee, la fin et la recrudescence des tpidemies de cholera, par Thypothdse d’une mutation des vibrions cholćriques en variants saprophytes et vice versa.» [Trąd.]
L*ecole allemande orthodoxe exprima des vue$ du m6me ordre: Kolie (1909b) soutint m&ne que tout vibrion « non agglutinable » trouve dans les selles de rhomme n’etait pas un vibrion cholerique> On doit noter, cependant, que cette opinion extreme fut exprimee a un moment ou Ton ne connaissait pas encore les phenomćnes de dissociation. J1 semble que Finkelstein (1931) ait ete le premier a attribuer k une tran sit ion entre les etats S et R la perte de 1'agglutinabilite de V. cholerae, consecutive a son sejour dans Feau.
En constatant que, si Fon ajoutait des selles choleriques a Feau des reservoirs indiens, V. cholerae perdait iimriablement en 16-20 heures son agglutinabilitć par le serum specifique, Tomb & Maitra (1926) furent amenes a considerer que les vibrions « agglutinables » d’origine fecale et les microbes «non agglutinables» que Fon rencontre dans les reservoirs et aussi chez les porteurs de germes, avaient des caracteres identique$. Les conclusions k longue portee que ces deux chercheurs tirórent de ces obser-vations ainsi que d’autre$ du m§me ordre — nettement opposees aux vues de Stamm — seront discutees plus loin.
Brahmachari (1927, 1928, 1929) — dont nous mentionnerons encore d’autres references plus loin — soutint, comme Tomb & Maitra, que le pas-sagę par Feau rendait les vibrions cho!eriques inagglutinables par le sćrum spćcifiąue. 11 dćclara aussi que Finjection intraveineuse de V. cholerae a des lapins se traduisait par Fapparition de vibrion$ inagglutinables dans leurs