le developpement visible que ces systemes representent, mais cela permet — selon Derrida — de saisir plus concretement ce qui dans leur construction n’est pas vrai. De cette faęon, la deconstruction devoile la double face de la metaphysique: d’un cóte il y a une construction, “un etre en tant que tel”, un certain transcendent, de 1’autre cóte on ressent que cette construction est foncierement inac-cessible a notre esprit. De faęon ou d’autre, nous y avons a faire seulement a un tel univers qui n’est plus pourvu du transcendent, c’est-a-dire ou l’on a uniquement acces a ce qui est decrit et a 1’outil de cette description — a la langue.
La metaphysique traditionnelle, dit Derrida, promet d’acceder a 1’entite. Mais ce n’est qu’une illusion! Derriere la construction metaphysique il n’y a pas de realite elle-meme, mais — d’une part — on s’arrete a la presence du sujet, d’autre part — il y a un systeme hierarchise de 1’Etre Premier et de ses ascendents. Ces deux extremites, selon Derrida toutes les deux egalement fausses, si l’on les a mises en marche, dans la tradition europeenne, elles ont emane, inadequate a la realite, la philosophie semantique et 1’empirisme rationalise dans lequel nous retrouvons le sens, parait-il, dans la poulpe meme de l’experience. En effet, ce sont nous qui imposons a l’experience cette signiflcation parce que les formes linguistiques influencent, sans aucun doute, notre orientation dans le monde des phenomenes. De plus, ce n’est pas nous qui creons la langue, c’est la langue qui anticipe notre existence en nous-memes. La langue est donc pour un deconst-ructioniste anterieure a la presence de 1’homme dans le monde.
Du point de vue purement philosophique la deconstruction du professeur Jacques Derrida devrait etre envisagee sur deux plans: ontologique et epistemologique. Mais considerer la deconstruction dans le cadre des domaines traditionnels, “fondamentaux” de la philosophie implique certaines difficultes. D’apres les opinions du professeur Jacques Derrida la deconstruction ne peut pas etre qualiflee en tant que discours philosophique. Cet avis, formule par Lui dans Positions n’est caracteristique que pour la phase posterieure de sa pensee (a partir de 1974), phase “non philosophique”, apportant les textes comme: Glos, La carte postale ou Memoires. La pensee de Derrida “tardif ’ ne pretend pas, par principe, a etre nommee philosophie, et ce qui s’ensuit, on ne peut pas la qualifier par-mi les disciplines traditionnellement philosophiques. Davantage, le
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