27
Jenson (1988) est la premiere a sMnterroger sur les « vices caches » du concept de cohesion sociale. Elle explique que la cohesion sociale a tendance k servir de « cache-misere ». En effet se
concentrer sur Pegalite des chances est une faęon de ne pas se prćoccuper des inegalites
• •
existantes (Jenson, 1998). Donzelot (2006) souleve le fait que le concept de cohesion sociale a pris le relais du progrćs social, la cohesion sociale visant davantage a restaurer le consentement a Pautorite de PEtat qu’a reduire les inegalitós sociales. « Ces remarąues soulignent a nouveau la difficulte de construire un concept precis de cohesion sociale dans la mesure ou on a parfois Cimpression d'un discours sur le discours, d’une sorte d’introspection des chercheurs » (Lacour, 2003 : 322). Le passage du concept de progres social a celui de cohesion sociale est une
/ f
illustration du passage dc « L*Etat qui protćgc en un Etat qui rend capable » (Donzelot, 2006). Les analystes constatent quc pour Pinstant les diffćrentes politiques publiques d’ćgalite des chances, en Europę ou au Canada, ont eu assez peu d’effets (Jenson, 1998). Les politiques
o
d’egalite des chances et les politiques de la ville ont souvent ete un echec ; comme en attestent les emeutes en France en novembre 2005. Enfin, Bernard (1999) critique les limites du concept de la cohesion sociale en la qualifiant de « quasi-concept». II appuie sur le fait qu’insister sur la cohesion sociale et Pegalite des chances est une faęon d’occulter les mecanismcs qui creent les inegalites.
Malgre une definition qui reste floue, la cohesion apparait pertinente si on Putilise comme un objectif a atteindre. Des rapports federaux canadiens analysent des initiatives de cohesion sociale et montrent des signes d’une amelioration de la qualite de vie dans les quartiers cohesifs. Toye (2007) montre notamment que les collectivites caracterisees par de forts niveaux de cohesion sociale sont en mcillcurc sante que celles ou la cohesion est faible et connaissent une violencc et une criminalite moins elevees.
Malgre ses limites, le concept de la cohesion sociale est donc porteur, car il permet
d’apprehender la question de la diversite et de la gouvemance urbaine. Aussi, nous nous
interessons au Hen qu’il peut y avoir entre un quartier cohesif et le developpement de gros
■
projets de revitalisation urbaine comme la Tohu.
&«••• •• • Les politiques de la ville en France concement les programmes de revitalisation des quartiers urbains
en difficulte a travers la rónovation urbaine et la lutte contrę Pexclusion