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202 R.A.C.F. 29, 2. 1990

Quelques observations et une carte (Fig. 15) d’un recent article (TUFFREAU-LIBRE, 1988) nous suggerent certaines reflexions.

1)    Si Pon peut “ intuitivement ” admettre que les aires de diffusions proposees - pour trois ateliers importants du Bassin Parisien (Labuissiere, La-Villeneuve-au-Chatelot, Pouille-Thesee) — Fig. 15 de cet article, doivent tres grossierement corres-pondre a la realite, on se demande a partir de quels elements materiels les arcs de cercles materialises sur cette carte ont ete traces. Pour une region que je connais assez bien, il apparait par exemple difFicile d'admettre que la ceramique de Pouille-Thesee (Loir-et-Cher) ait ete diffusee dans le Senonais, d’un cóte, ou en Anjou de Pautre.

Quelques points de decouvertes de ceramique attribuee, sur la seule morphologie (cf. p. 82-83), a un atelier, ne sont pas suffisants pour tracer une aire de difTusion.

2)    II est a notre avis extremement perilleux de raisonner sur les difTusions de types, et donc les approvisionnements cera-miques, a partir des seuls ateliers decouverts et connus: il ne s’agit que de la partie emergee d'un iceberg dont on ne connait ni la qualite ni Pimportance; les sites restant a decouvrir (voire ceux qui ont disparu...) sont certainement plus nombreux que ceux que Pon connait, et il est impossible, en Petat actuel de la documentation, de postuler que ces derniers sont justement les plus importants. Presque chaque annee, de nouvelles decouvertes viennent justiFier cette impression, comme, entre autres, en 1989 celle de Pofficine de Beuvraignes (Somme) (BEN REDJEB, 1989). Par exemple, Patelier - mai connu, mais tres important - de Bussy-le-Repos (Yonne) (BOLNAT, 1934 et 1936) n’est pas pris en compte ici.

En outre, les ateliers urbains (ou plutót peri-urbains) sont sans doute tres largement sous-estimes en la matiere, pour des raisons evidentes de plus grandes difTicultes de perception (conditions potentielles de decouvertes, notamment a cause du bati actuel): voir par exemple a ce sujet les Annuaires des operations de terrain en milieu urbain (1985; 1986; 1987; 1988; 1989).

3)    II est pour le moins etonnant de lirę (p. 102) que seule Pabsence d’estampille empeche de se prononcer de maniere absolue sur la diflusion des grands ateliers, alors que Pon a precedemment (p. 82) vertement fustige les recherches basees sur Pidentification des pates: n'est-ce pas en efTet cet aspect (analyses lourdes, ou meme seulement examen visuel ou sous bino-culaire) qui seul permettrait de trancher, entre les productions similaires de deux ateliers difTerents (par ex., en Touraine, Pouille-Thesee d’une part et Crouzilles-“ Mougon” de Pautre)?

Certes, Pon a vu ces dernieres annees les limites de la methode des “fabriques” (importee - parfois brutalement - de Grandę Bretagne); mais ce point de vue nouveau a au moins fait bouger la discipline ceramologique, quelque peu enlisee dans la seule morpho-typologie, et a en tout cas demontre Pimportance des aspects techniques, et de composition des pates, dans la determination des groupes de production (surtout pour les ateliers encore non decouverts!): ceci n’est plus aujourd'hui conteste en ce qui concerne la sigillee et les amphores, par exemple.

Quant a Pabsence de publication en la matiere, egalement fustigee ici (p. 82), il aurait quand meme ete honnete de citer les quelques etudes publiees, afin d’eviter une critique par amalgame, et anonyme... (voir par ex. pour la Region Centre: FERDIERE et FOURTEAU, 1980; ODIOT et POUPET, 1979; COULON et ODIOT, 1980).

Des les annees 70, łan HODDER (cf. 1974) avait initie - de maniere novatrice - ce type de recherche sur le marche de la ceramique commune d’epoque romaine: approvisionnement des sites consommateurs, difTusion des sites producteurs.

Les annees 80 ont vu paraitre en France plusieurs etudes sur ce theme, dont Papport, tant methologique qu’en histoire economique, est a notre avis tout a fait important: on pourra citer la Picardie (BAYARD, 1980), le Centre-Ouest (PASCAL, 1987), la Narbonnaise (PASQUALINI, 1988), ou encore PAquitaine (SANTROT et LAHANIER, 1985): prises a une echelle geographique plus modeste et donc plus apprćhendable, basees sur un materiel ceramique etudie de maniere fine et detaillee, ces etudes apportent des elements fiables d’une grandę richesse quant a cette question historique de Papprovision-nement ceramique, tout particulierement pertinente en milieu rural.

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57 - LA PLACE DES MORTS EN MILIEU RURAL. - Encore une question, deja evoquee (notice n° 30: RAC, 26,1987: 216-217), qui necessite le de-cloisonnement de notre discipline.

Cest un sujet qui demanderait un developpement beaucoup plus important, et sans doute un colloque (prevu)...

Contentons-nous donc aujourd’hui de signaler quelques publications qui apportent une lumiere nouvelle sur le sujet.

La plus riche, car notamment le sujet y est traite en tant que tel, est certainement la contribution de Jean-Luc FICHES (1989 a), concemant la cite des Arecomiques (autour de Nimes), malheureusement pour nous seulement jusqu’au Ie s. av. J.-C.

Une monographie exemplaire (on regrettera toutefois la quasi absence de synthese) concerne la petite necropole rurale de Baralle (P.-de-C.) (HOSDEZ et JACQUES, 1989 a), que Pon pourra utilement comparer par exemple a celle de w Louroux ” a Saint-Priest-d’Evaux (Creuse) (DUSSOT, 1987), ou encore a celle de Vatteville-la-Rue (Seine-Maritime) (LEQUOY, 1987; cf. aussi 1990), dont on attend impatiemment la publication.

En revanche, il est tres difTlcile (faute notamment de cartographie appropriee) de se rendre compte de la naturę et de Pimportance des sepultures et nćcropoles rurales du Haut-Empire en Armorique a partir de la synthese de Patrick GALLIOU (1989): Parcheologie funeraire y est, pour Pessentiel, traitee en tant que tel, et seule la lecture attentive des notices de Pinventaire (et encore pas toujours!) et d’une tres courte notę de synthese (p. 24-25) permet d’aborder la question du point de vue evoque ici.

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