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n'Ztait pas autorisZ A recevoir des externes, la classe dut Ztre transferze au dehors, et l'administration du PAlerinage mit A sa disposition 1’abri actuel des p61e-rins. DAs lors elle devint communale, et fut confiZe aux FrAres de Ploermel.
Lorsque la municipalitć construisit en 1883-84 son . palais scolaire, les enfants s'y transportArent avec leurs maltres.
Ainsi, grAce a des initiatives privZes, 1’instruction dans ce simple hameau, a fini par atteindre un dZve-loppement exceptionnel ; indZpendamment des deux internats du Petit SZminaire et des FidAles Compagnes, il a possZdZ quatrc Ztablissements denseignement popu-laire 7- une Zcole de garęons, deux Zcoles de filles, une salle d’asile, — s’Ztendant k tous les Ages et rZpondant A tous les besoins.
L’Etat interviendra A son tour. Reste A savoir si son intervention constituera un progrAs.
Depuis qu’il est intervenu, les congrZgations reli-gieuses s’Ztant vu retirer le droit d’enseigner dans les Zcoles publiques, la classe des garęons A Sainte-Anne a ZtZ lalcisZe. Et, sans l’initiative de M. de la Villes-boisnet qui, prZvoyant la marche progressive de la laicisation, avait eu la prZcaution deconstruire d'avance
village. Une lettre du prefet A !ZvZque*(8 octobre 1867) atteste que cettc adrnission n'cut pas licu sans 1'agrZmcnt dc 1'Adminis-tration: * Le Conseil municipal de Pluaerct ayant ZtZ invltZ A Ztablir une Zcole de hameau A Sainle-Anne, dit-il. M. le maire m'a fait connatlro que Votre Grandcur arait annoncZ l'intention de reęeroir les garęons du vil!age A 1’Zcole primaire annciZe au Petit SZminaire. Je vous prie de vouloir bien condrmer cette disposition, afin que j’en informe lc Conseil dZpartcmental de 1’Instruc-tion publique. ■
L'Lvćquc rZpondit que satisfaclion avait dZjA ZtZ donnZe au dZsir du conscil municipal.
Du reste cette ecole, qui fit ses dZbuts dans un local du Petit SZminaire, ne tarda pas A s'en dZtacber et A devenir autonome.
Le 25 norerabre 1873, le Fr. KlphZgc, organistę, fut nomme ins-tituteur public au village de Sainte-Anne.
une maison d’ćcole sur la route d'Auray, les garęons, aprfcs avoir longtemps joui diunę situation privilćgiee, se seraient vus privćs du bienfait de l'ćcole chrdtienne.
Vingt ans aprds, l’ceuvre de la laicisation suivan( son cours, et les congrdgations religieuses s’dtant vu retirer le droit d’enseigner móme dans les ecoles privdes, — des trois classes libres qui existaient k Sainte-Anne, l’une, celle des Fiddles Compagnes, a disparu ; les deux autres, celle des Fróres et celle des Filles du Saint-Esprit, tout en restant ouvertes, ont perdu les maitres congrdganistes qui les dirigeaient, et ont dA recevoir k leur place des maitres sdeuliers.
C’est ainsi que, dans cette guerre interminable, l’en-seignement chrdtien s’est maintenu dans le village,& travers tous les pidges d’une legislation qui visait k le supprimer.
La question des dcoles dvoque ici le souvenir d’un homme dont le nom se rattache intimement A 1’histoire de ce village.
Le comte Ludovic de la Villesboisnet, qui rdsidait au chAteau de Treulan tout pr&s de Sainte-Anne, dtait le type du gentilhomme chrdtien. II se consacra tout entier au service de FEglise, et il a su dćfendre ses liber-tds avec un ddvouement sans borne, une tenacitd indd-montable pour sauver ses amis de leurs propres ddfail-lances, une habilcteet un tact qui dejouaient toujours les plans des adversaires. Docteur en droit, particuliA-ment versd dans la Idgislation scolaire, il fut, sans possćder aucun mandat politique, le vóritable organi-sateur de 1’enseignement librę dans notre diocese : c’est A lui que Ton doit 1’idóe fóconde des vicaires institu-teurs, qui a permis de maintenir nos ćcoles de garęons móme aprfcs le dópart des religieux.
Son buste se voit au collage Saint-Franęois-Xavier, dont il a sauvć Fexistence k une heure de crise qu’il avait su prćvoir. Son nom ne serait pas dćplacó non