628 SCIENCE CRIMINELLE ET DROIT PfiNAL COMPARĆ
c) De meme encore Faction de Banlieues 89 revele que depuis 1984 une centaine de projets ont ete conęus et mis en oeuvre. Le programme 1989 est ambitieux :
— promouvoir la misę en route de nouveaux projets exemplaires localises d’archi-tecture et d’urbanisme ;
— repenser la ville a partir des situations les plus critiąues ;
— developper les projets culturels, etc.
d) Enfin les « operations ete » sont conservees. Les operations « anti ete chaud » appelees ulterieurement « Prevention ete » sont comme leur nom 1’indiąue des actions de prevention a caractere temporaire mais recommencees chaque annee, destinees a eviter le renouvellement des incidents qui avaient agite certaines banlieues, au cours de Fete 1981, en ofTrant aux jeunes de banlieues de grosses ameliorations des activi-tes de loisirs organisees dans des centres de vacances amenages a cet eflet. Au fil des annees le dispositif s’est renforce et les objectifs ont ete a la fois affines et elaigis. Si 1’objectif principal demeure d’eviter le desoeuvrement estival des jeunes de 13 a 18 ans qui ne partent pas en vacances, les projets visant a 1’insertion sociale sont privile-gies. Depuis 1986 une attention particuliere est apportee aux jeunes detenus et aux projets d’animation en centre de detention.
Le dispositif national est place sous le signe de Finterministerialite (Justice, Inte-rieur, Jeunesse et Sports, Direction de la securite et a la circulation routiere). Au plan departemental, le prefet est charge de constituer au sein du conseil departemental une cellule operationnelle.
L’operation ete 1989 se caracterise par l’extension geographique du dispositif qui a permis de couvrir 24 departements parmi les plus urbanises et par l’extension des moyens financiers consacres a cette action (24 millions de F, soit plus de 20 % par rapport a 1988). On sera attentif a Fevaluation globale du dispositif qui a ete demande au college cooperatif d’Aix-en-Provence14. En effet les premiers resultats de Foperation « anti ete chaud » dont le ministre de la Justice avait rendu compte au Conseil des ministres ne paraissaient pas etre encourageants. Comme le notę M. Gassin « l’examen des chiffres presentes conduit a la conclusion que ces operations semblent plus avoir deplace la delinquance juvenile des onze departements couverts par Foperation « anti ete chaud » vers les departements non concemes par celle-ci que de l’avoir veritablement prevenue »15.
e) Enfin la protection individuelle des victimes eventuelles n’est pas absente des preoccupations de la D.I.V. La reduction de Faccessibilite aux cibles de la delin-quance, le recours a Filotage, aux polices municipales doivent constituer des modes de discussion efficace que les conseils communaux sont invites a developper16.
2. Les actions nouvelles
Certaines d’entre elles visent a mieux cibler les delinquances. Malgre une forte sen-sibilisation entreprise ces demieres annees et une reforme de la loi, le recel continue d’etre la delinquance le plus pemicieuse car elle entretient le vol. II faut assurer une meilleure surveillance des marches et des foires pour eliminer les marchandises de pro-venance douteuse. L’alcoolisme doit etre combattu au meme titre que la toxicomanie.
D’autres actions ont pour denominateur commun que le delinquant est toujours le citoyen d’une ville. L’immense majorite des delinquants reste en liberie et fait Fobjet de mesures de contróle, d’insertion. Une minorite passe par la prison pour une moyenne de six a sept mois. Dans certains cas, Fincarceration pourrait etre evitee si
14. Cette evaluation a ete achevee en janvier 1990. De la lecture de cet important rapport, il res-sort une meilleure sensibilisation des acteurs locaux et une incitation des municipalites a organiser des programmes permanents. On reste cependant sur sa faim quant au bilan des actions entreprises.
15. R. Gassin, op. cit. p. 595.
16. « La prevcntion des occasions de vol », colloąue organise par Flnstitut de Sciences penales et de criminologie a Aix-en-Provence, 4-5 dec. 1987.
Rev. sciencecrim. (3), juill. sept. 1990