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mique et social; les Hurons se contentent d'un minimum vital a 1'oppose des Europćens qui aiment le luxe.

Le mythe du bon sauvage trouvera ses continuateurs au XVIII^e siecle avec Diderot dans son Supplement au voyage de Bougainville ou l'in-fluence de Lahontan est ćvidente, et surtout avec Jean-Jacques Rousseau, cet adepte de 1'idee d'un age d'or de 1'homme qui correspond selon 1'auteur du Discours sur l’origine de linegalite a un compromis hypothetique entre l'etat de naturę et 1'ćtat actuel de la societe et qui est cet ćtat sauvage ou 1'homme a connu son plus grand bonheur. Ce mythe perdurera au cours des deux sićcles suivants dans ses nombreuses mutations de tonalites dififórentes.

Signalons encore que le XVIH^C siecle apportera le celebre Voyage dans les Alpes de Saussure (1779), mais cette epoque sera remarquable surtout par «[...] le genre descriptif (...] cultive par nombre de touristes et de voyageurs [qui] atteindra son apogee avec Bemardin de Saint-Pierre et Chateaubriand.»¹⁵

Les Isles (les Antilles, la Guyane) deviennent le cadre privilegie du decor romanesque et enfin 1'Orient est en vogue grace, entre autres, a la traduction des contes des Mille et une nuits en douze volumes (1704--1717) de Galland k qui on doit aussi k l'epoque la traduction du Coran. Cest toujours 1'Orient qui servira a Montesquieu pour mettre en evidence les inconvenients du systeme politique franęais ainsi que des prejuges franęais en utilisant «l'exotisme renverse» (l'expression de Cario et Regis-manset). Voltaire, Diderot, Marmontel restent fideles a ce gout pour 1'Orient et pour l'Extreme-Orient. Le XVIII⁶ sićcle semble particuliere-ment favorable a tout ce qui est etranger, oriental au sens de pittoresque, bizarre, non-ordinaire. La fin de ce siecle donnera Bemardin de Saint-Pierre et avec lui le roman exotique par excellence inspire d'idees rous-seauistes: Paul et Virginie.^x6

Au XIX⁶ siecle on mettra le cap sur differents lieux de la Terre, mais le voyage litteraire en Orient obtiendra un statut spćcial, surtout au debut et dans la premiere moitić de ce siecle, il participera de la modę, d’une sorte de rite non dćpoumi d’objectifs plus concrets comme la recherche de nouvelles sources d'inspiration ou comme un remede au spleen eprouve

¹⁵    L. Cario et Ch. Rigismanset, L'Exotisme. La Litterature coloniale, op. cit., p. 63.

¹⁶    Les travaux de Boucher de la Richarderie Bibliotheque Universelle des Yoyages et de N. Broc La geographie des philosophes sont des monographies richissimes portant sur les gćographes et voyageurs franęais du XVIII* sićcle.