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crane. Son bras droit pendait, 1’autre bras etait replie et semblait proteger le verre de grenadine et le sac de plastique, comme Taurait (ait un ecolier qui ne veut pas que son voisin jette un oeil sur sa copie. II ne bougeait pas. J'ai regle mon espresso. Le garęon lui a tapote doucement 1'epaule et l*a secoue d’un geste plus assure sans obtenir aucune reaction de sa part. Au bout d’un certain temps, il a bien fallu admettre qu’il etait mort. lis ont appele Police-Secours. Je restais debout, pres de sa table, hebete, a le regarder. Son verre etait vide et le sac de plastique entrebaille. Que contenait-il ? Le garęon et celui qui devait etre le patron — un gros roux en chemise blanche a col ouvert — se demandaient Tun et Tautre, avec des voix de plus en plus aigues et saccadees, comment cela avait bien pu arriver.

Le car de police s’est arrete du cóte de la rue de Monceau. Deux agents et un homme en civil nous ont rejoints. Je leur avais tourne le dos. Je crois qu’ils verifiaient si Thomme etait bien mort.

Le policier en civil m’a prie de le suivre en qualite de « temoin » et je n’ai pas ose lui dire que je n^łavais rien vu. Le patron du cafe transpirait et fixait sur moi un regard inquiet. II pensait proba-blement que j'aliais refuser, car lorsque j'ai dit « oui », il a pousse un soupir et a hoche la tete en signe de reconnaissance. II leur a dit : « Monsieur vous expliquera tout », et il avait hate que nous partions. Ils ont transporte Thomme sur une

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