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CHAPITRE II

Les determinations essentielles du precepte

en leurs preuves directes

L/aumóne etant acte de vertu, il est clair que s’il devient obli-gatoire, il ne perd pas par la ce caractere generique; robligation qui s’y ajoute ne change pas sa naturę d’acte humain, bon, et ne-cessairement bon, puisque procedant d’un habitus bonus. Or, un acte est vertueux quand il est selon la droite raison, qui juge de chaque acte a poser in specie, d’apres 1’objet specifique de celui-ci. II faudra donc savoir ce que demande la droite raison dans 1’acte bien specifiquement delimite que nous avons analyse, 1’aumone:

Sed quia praecepta dantur de actibus virtutum, necesse est quod hoc modo donum eleemosynae cadat sub praecepto, secundum quod actus est de necessitate virtutis, scilicet secundum quod recta

ratio requirit (2^a 2“ 32, 5).

D’autant plus que cet acte tombe sous un precepte affirmatif, qui, selon les donnees traditionnelles de l’£cole, n’oblige que dans certaines conditions:

Praecepta autem affirmativa, ut supra dictum est, non obligant ad semper, etsi semper obligent: obligant autem pro loco et tem-pore et secundum alias circumstantias debitas secundum quas oportet actum humanum limitari ad hoc quod sit actus yirtutis

(q. 3,2).

La droite raison imposera donc des limites, des determinations a l’exercice de cet acte commande; c’est ici le noeud de la question etudiee dans cette premiere partie, et tout Tinteret de la doctrine de saint Thomas.

Toutefois, toutes les circonstances de l’acte vertueux ne tom-bent pas sous le precepte, toutes les determinations possibles ne