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Ou remarąuera aussi que, dans les traites militaires des XVII et XVIIIe siecles, les auteurs insistent sur les recora mandat i ons des auteurs latins et le fait que les dimensions des forts, redoutes, "logemens", ćpaulements, peuvent 8tre trhs diyerses, mais qu'elles doivent rdpondre mk des proportions nćcessaires et invariables".
5. Ce si&ge a fait couler beaucoup d'encre a l'ćpoque et apres (il a meme fait 1'objet en 1830 dHm interminable "roman historique" en 4 volumes). Plusieurs rćcits furent ćcrits par des temoins oculaires, entre autres par Davila, l*historłen "officiel" venu avec 1'annde du Roi et blessć lors des combats. Toutefois, aucune ćtude d'ensemble n'a etd publice, sauf par A. De Calonne qui y consacre plusieurs chapitres dans le tome 2 de son Hlstoire de la Ville d'Amiens, 1900.
6. Les militaires tir&rent les conclusions qui slmposaient. L'efficacit6 de ces grands travaux de terrassement 6tait ainsi dćmontrće. Mais Tabsence de ligne de contrevallation au Sud de la Somme avait failli etre castrophique lors de TarrWće de 1'armee espagnole de secours : k l'avenir, dans la plupart des grands si&ges de l'6poque classique, ces lignes entoureront la totalitć de la ville. Ce sera le cas en 1627 k La Rochelle et a Corbie en 1636, mais non k Montauban en 1621. Quand les assiegćs sont trop peu norabreux pour tenter une sortie et que l'amvće de secours extćrieurs n'e$t pas k craindre, les terrassements sont tres limites et 1'effort porte sur le creusement de tranchdes d'approche qui sont des chemins creux protćgds par un parapet du cotd de la place. Ouand on arrive k proximit6 des remparts, les tranchćes sont recouvertes de "blindes", c’est-&-dire de bois et de terre pour mettre les terrassiers a 1'abri des projectiles. On trouvera une figuration apparemment tr&s precise d'une de ces tranchćes "blindćes" du siege d'Amiena sur le tableau de Van Coninglsloo qui reprćsente une attaque de cette ville dirigee par Henri IV (Musde de Chartres). La tranchće *blindee" est visible entre le roi et la batterie de canons qui est protdgee par de hauts gabions cyiindriques. On disceme aussi, fort bien, le long parapet de terre derrtere lequel la troupe avance en bon ordre vers la partie couverte, plus proche de Tennemi.
7. Corome c'est souvent le cas, un examen attentif du terrain et surtout des anciens plans cadastraux aurait permis de reroarquer au N.E. d*Amiens un bosquet qui a encore une formę en etoile. D est difficile de dire si cela correspond a un des forts 'ćtoiles" d'Henri IV car il est en dehors de la zonę figurce par le graveur du roi et parce qu'il est nettement plus ramassć comme plan et qu'il a six cotćs et non cinq. Cette configuration particulifere pourrait faire penser k une datę plus rćcente et, par exemple, aux graves 6v4nements de Tann^e 1636, marqude par la prise de Corbie par les Espagnols.
8. Jean Vaultier de Senlis a redigć un long et touffu memoire, tout a fait curieux, qui abonde en ddtails pittoresques sur le camp retranchć du roi Henri. Ce texte est intitulć Histoire et Discours <Ttme partie des choaes fait es et passćes en ce royaume qui ant eti cours depuis le 13 mai 1588 jusqu'au 16 juin 1598, a 6te publie par Adhelm Bernier dans les Monuments inódits de lUistoire de France, 1400-1600, paru en 1835.
9. Recemment, O. Braasch a obtenu et publid une photo adrienne rdydlant les traces d'une ligne k redans du siege de 1634 k Regensburg en Bavtere (in FOhrer su archAologiachen Denkmilern in Deutschland, n°5, Regensburg, Kelheim Straubing I, Stuttgart, 1984). En Belgique, Ch. Leva a vu d*avion des traces du si&ge de Mons.
Outre-Manche, plusieurs dtudes ont dtd publićes sur cette question. Un ouvrage a 6td 6dite par la Royal Commission on Historical Monuments (England), sous le titre Newark-on-Trent : The Ciril War Siegeworks, 1964. A notre connaissance, c'est le seul stege ayant fait 1'objet d'une telle 4tude archdologique.
Pour la France, il faut signaier les fouilles encore inedites de J.C1. Blanchet sur un camp militaire d'exercice de Louis XIII, pr&s de Compiegne.