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nóanmoins Oiceron tenait probablement a sonligner dans ce pas-sage Teloąuence d’Odysseus et de Nestor, ces orateurs les plus remarąuables dans Homere. II dit cfailleurs dans un autre pas-sage (Brutus 13, 50) en parlant de Menel as: »Menelaum ipsum dulcem illum tradit Homerus, sed pauca dicentem«.
Un autre probleme en rapport avec Fart oratoire d’Homere etait eneore 1’objet d^nyestigations au premier siecle de notre ere. On discutait notainment la question de savoir dans quelle mesure, a cóte des styles rhótoriąues, le poete avait tenu compte des differonts genres d’eloquence dont la nomenclature aurait ete fixee par Aristote qui distinguait un yeVoę StKavucóv, un yevoę ovfi/$ov\€VTiKov et un yevoq €7ti§6iktlkÓv. S*appuyant sur le texte des chants dTHomere, les stoiciens s efforcaient de prouver (dłapres U. 4, 1 et suiv.) que la rlietorique avait ete inventee par les dieux, que les heros la leur emprunterent ensuite et que ce n est qu’avec le temps que s’en servirent les simples mortels. T/eloquenee de Menelas, d’Odysseus et de Nestor cessa. de passer pour un criterium fondamental. On aperceyait dans Odysseus le modele de l’eloquence du barreau (eJSoę diKavtKÓv)? celle de Nestor etait eonsideree comme le type achevś de l’elo-quence consultative (uvh^ovK€vtik6v)) enfin Priam representait bril-lamment le discours elogieux (ćyKu)iuaaTu<óv). Notons a ce propos que Yelóoę €yK<*ifua(TTiKÓv (ou TravłiyvpiKov) est une variete de lelo-quence d’ostentation (eiSoq (hriSeiKTiKw) qui comprenait egalement le blame (\f'6yoę), comme le prouvaient les techniciens (v. les sco-lies sur U. 2, 278) en iuvoquant le discours qu’Acłiille adresse a Agamemnon dans Homere (II. 1, 225 et suiv.).
Jusqu'en 1828 on connaissait cette theorie par les ouvrages de rheteurs byzantins plus recents. La meme annee Leonard Spengel publia le temoignage le plus ancien remontant au V-e siecle apres J. C., qui parut dans l’ouvrage intitule (rvvay(oyti Texvwv (p. 0 et suiv.). Dans un commentaire sur Hermogbne on voit ici le neoplatonicien Syrianus se declarer adversaire acharne d’une pareille interpretation d’Homere et nous savons depuis 1890. grace aux ecrits sur la rhetorique composes par Philodeme de Gadara qui vivait au premier siecle avant J. C., que plusieurs philosophes sbpposaient engergiquement a cette laęon de poser le probleme.