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les premifcres traces de ce culte ; il passa ensuite & Constantinople, et de litjusqu’& Romę. L)e ces trois capi-tales, qui attiraient de nombreux visiteurs, il devait naturellement se rćpandre peu & peu dans tout l’em-pire (1).
L'histoire de ses origines et de son dćveloppement k travers le mondc, est obscure: les documents sont en petit nombre et,pour la plupart, trós discutćs. Dans ce preambule on se bornera donc k donner les renseigne-ments incontestables.
La cathedrale d’Apt fut autorisee k cćlćbrer la fćte de sainte Annę dós le XIII0 siacie (2).
A cette mfime ćpoque, 1'Ordre franciscain, qui a ćtć au premier rang parmi"les dćfenseurs de la Conception immaculće de Marie, et qui ćtai.t ainsi tout naturelle-mcnt amcnó k glorifier aussi sa m&re, d«*cida de fćter « la bienheureuse Annę » (3).
L’Angletcrre obtint la m£me faveur en 1381, k 1’occa-sion du mariage de Richard 11 avec Annę de Bohćme; et le Danemark, sur la demande de ses ćvćques, en 1425.
Une lettre du duc de Bretagne Jean V nous apprend qu’& cette mime «$poque la fćte de sainte Annę figurait 1 2 au calendrier diocesain de Vannes (1). Dans le missel vannetais de 1535, 1’office de sainte Annę est enrichi d une prose speciale.
LJn brćviaire cornouaillaisv de la premifcre partie du XV' siacie, renferme lui aussi un Office de sainte Annę (2).
Au XVI* siacie le culte de sainte Annę entre dans une nouvelle phase ; son astrę monte sur 1'horizon et c'est particuli&rement sur les rives du Rhin que sa populoritć ćclate.
Les savant$ discutent 1’histoire de sa vie, et les thćo-logiens ses titres & la vćnćration des fidfcles (3).
Des paroisses et des confrćries se placent sous son patronage (4) et de nombreuses chapelles sont ćlevćes en son honneur.
Son nom est portś par une foule de personnages illustres (5).
(1) Cf. Cartulaire du Morbihtn: lettre de Jean V concernant une foire dc.Noyal-Pontivy (n° "21).
(2) Brieiaire manuserit: archives de l'evćch£ de Ouimpcr.— Le missel a ćtć impriinć chez la Vr« Kerner, h Poris, ad utum insignit Eccletise eenetensis. La prose a etć rććditće par Max Nicol. A la m£me ćpoque on construisait Notre-Dame de Paris. La grandę faęade de cettećgliseatroisportans: celuidu milieu est la porte du Christ, celui dc gauche cellc de Marie, celui de droile celle dc S. Annę.
(3) Cf., pour cette riche bibliograf hie, le Dictionnaire d'arch4ologic ehrtlienne et de liturgie,—Nous y ajoutons un Manuscrit de 1514 (Biblioth. de Nantes) avec ćpltre dćdicatoire 6 Annę de Bretagne (n° 25153); Sensult ung petit traictt, eztrnicl de la oie de sainte Annę...
(4) Sainte Annę est particulićrement honoree par la Corporation des menuisiers et des ćbćnistes. Et la roison mystique que l'on donnę dc ce patronage, ccst qu’elle est 1’auteur du tabernacle vivant ou devait rćsider le verbe incarne.
(5) En Espagne, ou le culte de sainte Annę prit & cette t1poque une extension prodigieuse, les carmes furent les propagateurs les plus t^lćs de cette dćvotion. Les premi£res compagnes de sainte Tćrćso, quand elles n’avaient pas reęu le nom d'Anne au baptćme, le prenaient h leur entree en religion. Les deux carmćlites qui introduisirent sa reformę en France, s’appelaient Annę de saint Barthelcmy et Annę dc Jćsus, « les deux trćsors de l’Ordre ».
A titre de curiositć nous citons les personnages les plus cćl$bres qul ont portó le nom d’ANNE.
Annę, roi des Saxons orientaux, que Bedc le vćnirable appelle
A Jćrusalem une igllse fut construite dans la propriiti mc'me de sainte Annę, pris dc la piscine probatiquc.
A Constantinople, une basilique fut dediie & sainte Annę par Justinien 1 en 550; reconstruite par Justinien II en 770.
A Romę on a trouvi dans les fouilles de Sancta Maria Antica une fresque (du VII* ou du VIII* siicle) reprćsentanl sainte Annę avec sa filie sur les bras (Cf. Bamster). On sait d’autne part que le papę Lion III, celui qui couronna Charlemagne, lit broder sur un ornement sacerdotal Thisloirc de sainte Annę et de saint Joachim (Cf. Anatlase le bibliothicaire).
Cf. Terris: llitloire de Sainie-Anne d’Apt; et Dom Gużkasgkr: Annie liturgique : 26 juillet.
(3| II fut statui que I’on adraettait dans 1’Ordre ces « nouvelIcs fites », & savoir: « Conception de ia Bienheureuse Vierge Marie, Yisitation de Ia> mimo, et Bienheureuse Annę sa mirę. * (Ehrle, p. 37) SUluts g(niraux, Pisani...