- 244 -
Tliegonnec. C'e8t purement par patriotisme qu'il a acceplć cettc presidence. S il navait ecoutć que ses interćts per-sonnels, il serait plus volon!iers reslć dans la vie privec. Aujourdhui, il est contraint d’avouer qu‘il ne peut plus mener de front et les a (la i r es publiques et ses travaux domestiques. II a une nombreuse familie a nourrir, et les terresdeKerfaven, abandonnees depuisde longuesannćes, reclament des soins urgents.
Ces babiles et touchants plaitfoyers a pro domo » eurent le don d ćmouvoir lAdministration. La demissiou de ces ofliciers municipau\* ful acceptćo, et de nouvelles ćlec-tipns devaient avoir lieu au mois de Germinal suivant. On dut, cette fois, battre la grosse caisse pour dćnicher des candidats. La municipalitć de Saint-Thćgonnec, dans son rapport a l Administration centrale, se plaignit de ce quaucun ćlecleurne lut encore venu inscrire sa candida-ture sur le registre dćposć & la maison commune. De Quimper, on lui repondit qu'il fallait tout de mćme proceder aux elections, tout en iaissnnt aux 647 citoyens, qui, dans le canton, avaient droit de vote aux assemblćes priraaires, le soin de dćsigner eux-mćmes les caDdidats.
Kłus malgrć eux, les nouveaux ofliciers municipaux ne montrćrent pas grandę h&te d entrer en fouctions. Le 18 Avril, le citoyen Franęois Floch, du Kermat, reęut avis, de la part de la municipalitć, de se rendce & la mai-son commune pour y ćlre installć cpmme prćsident de 1'administration cantonale. L'assemblće primaire et com-munale de Saint-Thćgonnec, ainsi que 1'assemblee com-munale de Guiclan, veuaient de le nommer h cette fonc-tion. Charles Grali, de Gućlćbara, et Jacques Drolac h, du Lividic, furent ćlus, l un comme agent et 1’autre comme adjoint de Saint-Thćgonnec. Alain Breton et YvesLeGuen avaient ete nommes aux mćmes fonctions pour la commune de Guiclan. La letlre qui leur faisail part de leur
• • . _ m -
nomination laissait percer une certaine crainte de voir les nouveau\ ćlus se dćrober au clioix des ćlecteurs. Elle se terminait aiusi : « Nous espćrons que vous ne refuse-rez pas de vous rendre ’ó notre imitation ». Cette crainte n'ćtait pas chimer1que. Deja, Franęois Breton, de Men-hars, et Jacques Biou, de Parc-ar-Bourg, deux des ofliciers municipaux sortis des elections de Germinal, venaient de rćpondre par un refus k l'invitation de la municipalitć. A la fin de 1'annće, Charles Grali, de Gućlć-bara, qui avait remplacć Jacques Peonec comme agent ujunicipal, proposera ćgalement sa dćmission. Nous ver-rons mćme les principaux personuages de Sainl-Thćgon-nec : Bernard Breton, Franęois-Marie Le Bideller et Salomon Marie Le Roux, oommćs ćlecteurs du second degrć, accepter sans trop deothousiasme le choix de l’as-semblće primaire du canton. On devra faire appel a leur żele et & leur patriotisme pour les dćcider a se rendre & Ouimper, oii ils devaient prendre part aux rćunions de lassemblće ćleclorale du Departement.
Le citoyen Kcrbrat, commissaire du Directoire executif, tiendra 5 honneur, malgrć les diflicultćs de 1'entreprise, de recruter de grć ou de force les membres des adminis-trations des communes et du canton. 11 rćussira par tenir debout des municipalitćs qui, & chaque instant, mena-ęaienl de crouler. Devant les tracasseries et les inenaces gouvernemeutales, les paysans n auront d autre ressource que de se taire et de se souinetlre.
(A suiure.)