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Yieillissons daos la familie: il faudra bientót faire place k dautres, jy pense sans cesse, je prie Dieu de De me prendre que quand il me trouvera prćparś. II m'a fait mille et roille grtces, si j en avais mieux profitć!
« Je suis enchantć de tous tes succfes, on me les a sou-▼ent mandćs, M. du Laz, enlr'autres. Jótais bien stir d'avance que tu ferais des merveilles. Si la rooitić de 1'Episcopat te valait, notre Eglise reprendrait son ancienne rćputation. Conserve-toi, cxerce ton corps, il ne faut pas rester dans linaction. Je fais heaucoup d'exercice k cbe-val et m'ea lrouve bien. Je montc k present dans ma cour, qui est fort grandę, je la tourne tous les jours pendant plus d une demi-beure, et si bon train que cela me suflit pour trotter deux lieues. Nous avons, dcpuis trois jours, 18 degrćs de froid, aprćs-midi inoins, et je n interromps pas mon exercice. La inisere est au comble, on n'a jarnais vu un hiver si long et si rude k la fois. On fait de grands eflorts pour nourrir les pauvres. Ils seront soutenus, grftcc a Dieu.
« Je te quitte, mon bon et incomparable ami; toi et Prćmord vous 6tes les perles du sićcle. Je mets au rang de mon plus grand bonbeur d'exister entre lui et toi. Que ne somraes-nous lei ensemble !
« Adieu, porte-toi bien; n oublie pas, dans tes prifereś surtout, celui qui, depuis si longtemps, t'aime et taimera jusqu'źt la fin de toute son dme.
« jUEvłque de Strasbourg. »
XLVIII. — L'ami Primord. Les łlections. La Discussioo
Amicale. t
« Strasbourg, 24 Juin 1830.
« Tu as ótć, mon cher et excellent ami, bien heureu-sement inspirć k Ploarć. Ton mandement m a fait le plus
grand plaisir (t). II doit avoir un grand succfcs dans tout ton Diocese. Je rćponds de Morlaix et de Saint-Pol, dont je connais fopinion et les sentiments pour lot, par ma soeur et par M. du Laz; l un et 1'autre me parlent toujoura de leur Kv6que quand ils m'ćcrivent. lis me prennent par mon faible, ils savent que je .te suis dćvouó d'3me et de crnur, et plein d admiration pour tes rares qualitśs. Une de mes plus douces pensćes est de revenir sur mon an-cienne et fidćle liaison avec Hrćmord et toi, et souvent je remercie la Providence de nous avoir autrefois rćunis k Saint-Magloire.
« Ce cher Prśmord est d'une constitution faible, et nćan-moins il fait beaucoup. II a la confiance de personnes tr$9 distingućes, et de plusieurs familles anglaises. Ma crainte est qu'il ne sćpuise au confessionnal. Je le pr£che 1S-dcssu9, mais sans gagner beaucoup. Le voil& k Meudon, ou il respire plus & 1'aise et reprendra des forces. J aurais donnś beaucoup pour l'avoir ici six mois de Pannie. Ses infirmitćs ne supportent pas la voiture, et il faut se rćsou-dre k 1’aimer de loin, sans jamais avoir la consolalion de le voir. J en suis logć au mćme point avec toi, nous sora-
(1) U s*ngit, prohablcmcnt, du Mandemcnt dc M5rrEv#quc dc Quiroper qui ordonoc des pri£res publiqucs pour rćlcetion generale des DeputAs du Royaume. Dans ccUc lettre, datćc, non pas de Ploarć, mais dc Plo-r^vct, le 10 Juin 1830, Ml* dc Poulpique( fait ressorlir la grnvite des circonstance* od, pendant qu'unc arnice GdiMe combat, au dchors, pour )a gloire, la France cnti£rc se preparc A conquerir cettc paix intćrieure, objet constant dc ses dAsirs... c Molhcur A la ferre, ajoute-t-il, lorsque Dieu, pour la chAticr, retire son esprit dc sagesse de ces asscmblćcs solennelles oft *c t rai lent les graves interrls d%* lordrc social. Alors, les-prit dc mensonge ct de contradiction transforme Ic sanctuaire augustę, od se font les lois, en une unlnc tumultueuse, od les pasiions des horo-mes donnent Ic spectaclc des plus tristes ćgAremcns... • Uo seul des 221 signataires dc lAdrrtte rrsprctutuic, M. Daunou, fut Alu, A Brcst. L« Bus-Rhin cboisit dcux libcraui ct q natrę signataires, dont Benjamin Constant. On sait quc ces ćlcctions, qui faisaient entrer A ia Chiunbre une forte raajorite d'opposants, dćterminArcnt Charles X A publier les Ordoonaaces, d‘oCi sortit la Rćvolution dc Juillct.