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judicieuse, mćrite Phonneur d*avoir ete le premier a dśmontrer la possibilite d’une immunite anticholćriąue active provoquće.
Ce fut le grand merite de Gamaleia (1888) dłavoir montrć le premier que Ton pouvait proteger les cobayes contrę des doses letales de V, cholerne, non seulement par des cultures vivantes, de virulence attćnuee, mais aussi par des cultures tuees par chauffage a 120°C. Fait plutdt curieux, on negligea d’abord la grandę importance pratiąue de cette demtere observation, et Haffkine (1892b) recommanda, une fois de plus, une methode de vaccina-tion choleriąue basee sur Putilisation de vibrions vivants.
Suivant la ligne fructueuse tracee par Pasteur dans son traitement prćventif de la ragę, Haffkine employait deux vaccins choleriąues de forces differentes. II administrait d’abord un « virus faible » obtenu par culture du vibrion choleriąue sous aeration continue a 39°C, et cinq jours plus tard un yinis fixe, consistant en microbes dont la virulence avait ete rehaussee par des passages intraperitoneaux en serie, directement de cobaye k cobaye. Hetsch (1912) a precisć qu’au debut, Haffkine utilisait, comme dose pour adulte, une suspension, en eau bouillie, reprćsentant la dixi£me partie d’une culture en tubę inclinć; il donnait 1/20 de culture aux enfants et 1/100 aux nourrissons; mais ensuite, il changea plusieurs fois ces doses, utilisant, par exemple, 1/12 et 1/8 des cultures respeetives du virus faible et du virus fixe (Voges, 1896). Plus tard enfin, pour reduire les rćactions et aussi pour s’attirer la bonne volonte de la population, Haffkine usa souvent de doses infćrieures (1/20 de culture).
Les difficultes d*emploi, sur une grandę echelle, de la methode de vacdh nation choleriąue d'Haffkine furent enormes. Ainsi qu*il Padmit lui-mśme (voir Kolie, 1896a), ce fut une tache particulidrement lourde de tenir dispo-nibles, par passages en serie sur les animaux, des quantites suffisantes de «virus fixe». II $*avera souvent impossible aussi, dans une pratiąue de grandę etendue, d'administrer les secondes doses, de sorte qu’il n’y eut gu6re, jusqu*en 1895, que le tiers des 40000 personnes vaccinće$ dans PInde par la móthode d’Haffkine, qui subirent la vaccination complete. Nćanmoins, il est hors de doute, d’aprć$ certains des rapports publićs par Haffkine que sa methode pouvait «proteger Phomme contrę Pinfection eholćrique naturelle» (Kolie, 1896 b).
Cependant, tout en admettant la valeur de la methode d’Haffkine, Kolie (1896b) soutint que, non seulement les difficultes de leur fabrication, mais aussi des considerations relatives a leur principe m€me, plaidaient contrę Putilisation des vaccins vivant$. Estimant que les toxine$ de V. cho-lerae devaient Stre Pagent immunisant, il pensait qu’il n’etait pas necessaire d’utili$er, pour la vaccination, des souches d’une virulence particulićrement haute, parce que — d’apró$ les observations de Dungern (1895)—les cultures cholćriąues virulentes n*etaient pas plus toxiques que les cultures avirulentes.
On notera que Popinion de Kolie n’est plus entierement valable, puisąue, comme on Padmet aujourd^hui, c*est la structure antigeniąue et non la