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autoritśs judiciaires.70 Pour les autres, c’est le manque de ressources qui semble śtre la premiśre cause de leur abandon. II ne leur reste donc plus qu'a s’en remettre a la misśricorde de la cour.71 S'appuyant sur la reconnaissance juridique d’un droit de dśfense, Bertrand Stephani aurait injurie la cour en signifiant au baile et au notaire qu’il etait injuste et illśgal de faire renoncer des inculpes a leur dśfense:
“...dictus domin us Bertrandus maliciose et injuriose, et in diffamationem dictorum dominorum baiuli et notari ac curie Hospitalis, [dixi(\ quod ipsi super predictis quia fecerunt eos renunciare deffensionibus fecerunt injustam et non legualitatem et pro dicentem facerant. Super quibus dicta curia ad inquirendum processit ut supra".72
Si une dśfense est prśsentśe, elle suppose une argumentation.
L'argumentaire des defendeurs est difficilement identifiable de maniere precise,
mais Tatteinte a la rśputation justifie tres certainement plusieurs tentatives. Par
exemple1 des accusations de vois peuvent donner lieu a des defenses car ce type
de delit est en effet pris tres au sśrieux et conduit a de fortes amendes.73 Le vol
est considerś comme un crime honteux et les termes qualifiant ses auteurs
(larron, arlot) sont souvent utilises comme injures au cours des ąuerelJes entre
Manosquins.74 Des enjeux moins importants sont śgalement defendus, mais Ton
entendue crier et pleurer en s’en aliant. Guillaume avoue avoir tente de coucher avec elle, mais affirme qu’il n'y est pas parvenu et que Rostagna pleurait. La seule accusation qui puisse alors etre retenue contrę lui est une simple tentative de viol et non un v\ol avec defloration. 56H 962, f.19v., 10-12-[1308].
TO56H 957, f.27v., 13-05-[1300]; 56H 960, f. 79, 07-09-[1306]; 56H 962, f. 17. 27-11~[1308] et 56H 961, f. 93v.. 20-11-[1309].
959, f. 35, 21-08-[1303]; 56H 961, f. 18-18v., 16-04-[1309] et 56H 961, f. 76, 27-10-1309.
962, f. 44v., 20-02-1308.
73La peine prevue pour un vol d'anf'maux ou de propnete pouva/t atteindre quarante sous. Livre des privifśges de Manosque, p. 60-62.
7cSur cette question, voir C. Vachon, Les injures verbales ś Manosque...x p.56-58. J. Gautier Dalche, aRemarques sur 1'insulte verbafe dans quefques textes juridiques leono-casti/ian", dans Mśfangos Jean Larmat. Regard sur fe Moyen Age et la Renaissance Annales de la Fac. des Lettres et Sciences humaines de Nice, no. 39, 1982, p. 117-126.