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LES CHROŃIQUES DE “FEMINA”

Lisez rintćrcssar.tc lettie que Femitia pu-bile plus ioin ct que m*a adresie nne de nos aimabies lectriccs. Mile Dax, A propos de mon article sur ln Gamine. Qu’e3t-cc quc vous dites de cette lerroeić dc icr.sAc, cc cette a»U7ar.cc dans les idćcs ot uans le style ? Ali 3 ics irines filles d’aujourd’hui n’ont pas la plurno dans lenr poche.

Quc nous sommes Ioin de l'inexperte et mou-tonniArc AgnAs, des falotcs demoiselles d'Au-gier, ct mćmc des perverses petites personr.es qu: firent la gloire et le mech des romans d’il V a quinzc ans! Commc l’<crit tort bicn Mile Dax, toutes les jcunes filles actudles n'ont


IW.    yli«    ROLLY

Qui \ itnl dc rcproidre A POdfon, a\,ec un stuzis <inqutl nolre coUaboruieur, M. Fernand Vandłrem, r«nd homn:aqe, U róle du tnanneguin dans Vers PAmour, Pitnowanłc piice dc. M. Lton Gandtlloi.

peut-ćlre pas sur l’cxistcncc des thAories aussi personnelles, aussi arrćtćcs. Mais il suffit qu’il s'cu rencontre quelques-unes de ce modele pour attirer noti« attention et nos róflexions. •

Les miennes sur les idćes de Mile Dax seront bien impartialcs. Je ne. suis plus hAlas! assez jamo pour mo dćsoler de ses idćes. Mais je nc me crois pa3 encore assez vieux pour m'en rćjouir. Ce quc j'en retiens snrtout, cc que j'y auinire, c’cst lc grand sens pratinue qu'elle3 denotent dans la gćnćration nouyclfc.

« La vie n'e3t.pas un roman » se plait u rćpć-ter un personnage de -Daudet. Ces deinoisclles, se.mhle-t-il, diraient voloutienj : « La vie n’cst pas nne romance. *    •.

L’6chellet.dc Romćó, l’alouette, lesroućoule-mcntś,T4'ambureu.x des cartes postałeś, toul rosę, tout frais, lout pomponn^ — ellea parais-sent bien reveoueS et dc ccs lAgcndaires senti-


iA REVANCHF OV M A N N EQU1 N. its ioAes oe mh dax.

‘t connsus <«c M. Leon Gunćillot des pićces

plus Apres. p.Ttant plus sa morquc mic 1 crs rAmotir, repris cette semaif.C A ''Oko:;. U n'a pas ćcrit par contrę d’a-uvre plus sir.cćrc cl plus ćmouvar.te.

Le su jor er. os'. exttcmenu»nt siniple et se rćsumernir Hchćmatiqucment ainsi:

Acte I". Un petit peintre aimc un petit « monnequin ♦ : Actc II. Petit pcintre est tlcveuu ęrar.d et n'aii:ie plus le petit c mannę-quin • . Actc III. Petit • manncquin * a son tour est dcvenu grar.d, a ćpousć un amiral Acte IV- I-e grane peiutre revcut du mannę-quin. Mais !e munreąuin, A son tour, ne vcut plus du peiutre. Acte V. Dćsespoir du pcintre qui se noie.

Sculcmcnt. il y a la rtantere de traiter les sujets. CclJc dc M. Gandillot est id infiniment tncchante, ualure.ie et 50uvenj par la vćritć atteinl A la proloudeur.

Notammcnt. au quntrićme acte. Cet actc avait rav: les.spectmices cle 1905. U aenthou-siasmć celles de 1911. Et on peut lui prćdire A Pinfini le nieme snccAs.

Songez ćonc. VoilA un monsienr qui Ifait son malin, sou feidant, parce qu’il arrivć »,ct qui W-dessus, liche brutalcment une jolic patite personr.e qni l'aime. Alors auand la danie Jm resort la parciUc, dćlirc dans le publić fćminin. Toutes Ics spcctatticcs pensent que c'e3t rudement bien fuit, que*ce triste individu n’a qoc cc qu’il rnćritc — ct en nieme tenps, commc le pcintru pousso des cris de ćonfeur sincAre, vcrsc de vrais pleurs, 'eJles sont tout de mdnegentiment ćraues— goutent A la fois le double plaisir d’etre vengćcs ct dc s'attendrir.J

De nieme au derr.ier acte, ąuand le peintre aux abois rencontre, par liasard, le mamieąuin et qu’il lui narre sa dćtresse, sa dćsespćrance. presejue pas dc femnaes chez qui cette scAne noćtiąue, dans un bois, 4 la nuit proche. au nord ri’un lac, n’ćvoque des souvemrs similai-res. lei plus 1'ombre de rancune mauvaise. Une granic pitie, A la fois pour les hćroset pour soi-nieme. A lagudlc n'cst-Q pas advcnu dc retrouver ainsi un ćpoux jadis cheri, un ami jadis udorć — et qui maintenant ne lui est plus rien ?... Alors, on sc rappclle ct on plcure sans savoir au jusie sur cjuoi, si c’est siu: sa propre aventuie ou sur celle qui se dćroule en scene...

LerAle dumanneq-.iin,daussos moinires rćpli-qnes, a ćtć supćrieurement jouć par Mnie Rołly. Je signalerai. oependant une certaine obscuritć dans le revirement du personnage. Quand au ąuatriAmc actc, lilancbe se dArobe, se reprend.. atteste par la voix, Ic gęste, los mots, le dAtache-ment de cneur le plus coraplet— on ne vortpas cUircrncnt cc qui l'a tcUcincnt dAsaffcction* rAe. Le rcsscntiincnt, rćloiencmcnt, 1’oubli?. Se refusc-t-cilc par rcprćsaillcs, par lassitnde, par dćsaccoutumance ? II me semble que le point n'est pas trAs bieu fixć.

Cela n'óte d’ai’Jcurs nul inWrAt A ‘la scćne. Oaaud une de leurs semblables rend A un bomme la monnaie de sa piece, les femmes n’cń| dćmandoit pasdavantage. EUe sont enchantćos et sans regarder plus avant, commc Tautre soir. olles applandiascnt A tmit roraprę,

mentalitćs et dc ce convealionnel personr.oge.

Dana la pićcc cn plusieurs actes que fornte le mariage, elies nc souhaiter.t pas q,j’un hon j>re-m;er acte. Elles exigcnt une aventuresp dćve-loppant :ogiquemcnt,sagement, intclligcmmcnt veis un ććnoucmcnt paj<ihle et sdr. O qu'el!es cherrhent dans le rnariage, ce n’a plus 1‘air d'ćtrc le plaisir, les r\Tesses. la folie passion. Elles y npportent moins de crćdclitć ct plus d’ambition. Elles en espArent tout sitnplement lc bonheur — ur. bonheur di seret, sans A coups dans la rAgularitó et la quićtudo.

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Que d'aprAs cela, leur idAal de Itance ait changA, qnot dc plus norm&J ? Effcctivcmcnt d’un syci te et ćlAgant jouvenceau, n’ayant pour lui que sa jeunesse, son ardeur, sa bclle uumcur de t;ouvcau vcnu dar.s la vie, coinincnt cscompter avec certitudo les enseignements aćrieux, les secours moraux, ur.e direction in-tellcctucllc ? Mais tout lc contrairc, avec uu Monsienr 4 pość * comme on dit, assoupli aux travaux de 1’esprit ou A ladiscipline du nćgoce, assagi par le temps, infónr.ć par l’agc. Les Icęons, les conseils. los remarques prćcicuses, c'cst sa spćcialitć. II cn a a rcvcndre.

Lc fiancć rćvć, dans ccs conditions, monte fatalement en graine. Sor. typc s'eloigne peu A peu de cclui du Prince Cbarmant, pour sc rap-proeber de cclui du tu leur de 1’ancicnnc co-mćdie. Lc tuteur! N'est-ce pas aussi dans nos jardins le naturel ćtai des fleurs les plus jolies et des plantes les plus dćlicates ? Toute une carriAre inespćrće qui su rcuvre, commc vous voycz, A rhomme entre deux Agcs. Hier, confus dc sos clieveux gris ou de sa calvit>o, recourant aux tcintures et aux postiches, aujourd'hui s'enorgueillissant de ces peiites dćfcctuositćs, comme dc clicvrons d’fconneur indiquant lc 4 grognard ». Ic mensieur qui la connait et aunnel on peut se ficr Ics yeax fermćs...

£n somme, quand on y rćf.ćchit,ce que rćcla-meraient les adeptes dc Mile I>ax, ce serait le confuriablc dans Tamour, la sćcuritś rłn foj^er; bref le mari dc tout repos.

Reliscz avec soin cette lettre iR3tructivc ct remarquez les motsąui y revie»nent continuel-lement : expćricncc. savoir, bontć. sagesse, indulgcnce, tendresse. A nu seuls ils consti* tucnt le signalement du parfait fiancć mrdern-stylc. Comme leur contrc-partie nous fonrni-rait lc bilan des (jnalitćs inhćrcntes A l7pouse assortic : modestie, docilitć, confiance, attache-ment.

Pcut-ćtro meme, en exatn:nant dc plus prćs, dćcouvrirait-on chez cellc-ci commc des Ira-ce3 de jalousic prćventtve, comme une crainte des trahisons, un petit eflroi de 5’infidćlitć mas-culine.

Si volages les tout jer.r.es gens, si mflam-mables, 51 prompts aux emballements irrai* sonućs. si enclins A suiyrc la premićre ani soc-rit ct s’offrel Tandis qu'avcc un nomme rassasió par la vie, cyant cu son compte d’aventures enfin, pour tout dire, ignifugć... vous dcvincz d’ici le raisounement.

Ajoutcz que, non sans grandę prudcr.ee, MUc Dax prćvoit les dćracntis quc l’cxistence pourra' infliger A ses thćories, se rćsef\-e le droit A toutes dćfaillanccs ćvcntucllcs, A tnutęs inlractions possibles, et vous vous trouvi»z en face d'ur»c doctrine solidć- ingćnieuse, ralsop-nablect qui bou!cverse toutes les idćeszęęues.

Je suis fortcurieux de savoir 1'accucil que lui feront nos jeunes lectriccs. ct A l'avantage de qui elle$ arbitreront ce; match inattendu entre Arnolphc et Chćrubin.

Pk»NAVP VANT>ftXKM,

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