L ’instruction des enfants catholiqu.es et protestants 45
est cTailleurs rappelee par un jugement du meme parlement, en sep-tembre 1660 et elle se trouve par la suitę respectće (1). Comme k Conques ou k Belmont en Rouergue oti les chanoines du chapitre contribuent au paiement des gages du rćgent, des le dćbut du XVHe siecle (2), les autres chapitres ou collegiales semblent se soumettre k ce qui est, pour quelques-uns, une tradition trćs ancienne et, pour beaucoup, une obligation recente acceptóe de mauvais grć.
De toutes les faęons, cette prise en charge demeure marginale et la remuneration des rćgents est le plus souvent assuree par les commu-nautes, comme 1’attestent, au cours du XVHe siecle, les frćąuentes delibćrations consulaires et de tres nombreux contrats passćs chez les notaires entre les consuls et les regents. Le nombre de classes ouvertes aux ćcoliers citadins depend de la taille des villes. Avant la misę en place de colleges de plein exercice, des cites ayant de 5 000 k 10 000 habitants disposent de deux ou trois classes abćcćdaires et d’une classe de latin, comme c’est le cas k Moissac ou dans la ville voisine de Castelsarrasin. Lk, un bail des ćcoles passć entre les consuls et trois regents, le 22 novembre 1652, prćcise les conditions de remuneration et le contenu de 1’enseignement qui devait 6tre assure par chacun des maitres. « Pour la demiere classe, le d. Gibrac sera tenu d’enseigner de lirę les escolliers depuis 1’alphabet jusques k la parfaicte lecture tant en latin que franęois... Dans la seconde le diet Marrou sera tenu d’enseigner les concordences, genres, dćclinaisons, conjugaisons... et k faire des compositions en latin et dans la premierę classe, le d me Jean Belly pbre sera tenu d’enseigner la sintaxe, la grand mere lattine et grecąue k composer et expliquer des autheurs tant en prose que en vers » (3). Cette premiere classe correspond k ce qu’on appelle ailleurs la regence latine, tandis que les deux autres classes regroupent les deux niveaux des regences abćcćdaires ou Fapprentissage de la lecture, puis celui de 1’ćcriture, sont assurćs k partir de textes en latin autant qu’en franęais. A Yillefranche-de-Rouergue, ce que l’on appelle un collage correspond, si l’on en juge par les delibćrations evoqućes par les Annales de la ville, en 1589, a une ecole a laquelle on attribue la salle d’un « hospital... pour loger
(1) A. D. Aveyron, G 117, le 27 septembre 1739, lors de sa visite pastorale, en 1739, l’śveque Jean d’Yse de Salćon observe que le chapitre donnę 50 ócus pour un maitre d’ćcole.
(2) Marie-Lćone Alary : « Les petites ecoles de Beaumont en Rouergue », Revue du Rouergue, 1986, pp. 279-296. Elle cite dans cette ćtude de nombreuses rćfórences de contrats passćs chez les notaires dont les registres se trouvent aux A. D. Aveyron, 3 E 16373 k 3 E 16386. Un tableau des rćgents aux pages 294 et 295, permet d’ćtablir, entre 1614 et 1656, la listę des noms, la datę des contrats, leur ąualitó et leur lieu Longinę.
(3) A. D. Tam-et-Gne, 5 E 11217, notaire Ygon de Castelsarrasin.