L ’instruction des enfants catholiąues et protestants 39
lorsqu’il rćdige les Articles de 1537, oii il demande que «les enfants, des leur jeune age, soient tellement instruits qu’ils puissent rendre rai-son de la foi » ; dans les Ordonnances ecclósiastiąues, en 1541, il prćvoit qu’il y aura des « bacheliers pour apprendre les petits enfants », que ces maitres seront« sujets k la discipline ecctósiastique comme les ministres » et que cette ecole jouira du monopole. Calvin va plus loin que Luther et lie instruction religieuse et apprentissage de la lecture en proposant un ABC franęais, un catóchisme elćmentaire, rapidement suivi par un catóchisme par demandes et tóponses, imprime en 1542, et promis k un large succes (1).
Comme le demontre 1’analyse de leurs comptes rendus, les synodes de FEglise reformee accordent une large place (2) aux direc-tives concemant 1’art d’enseigner le catóchisme et se font 1’echo du souci d’apprendre simultanement k lirę et a ćcrire. Dans le Midi, les diacres doivent se charger de catóchiser les fideles, ainsi que le recommande le synode provincial de Caussade, en 1572. Cette annće-la, le synode nationał de Nimes precise que les maitres dtócole, sont tenus de signer la confession de foi et doivent etre choisis aprós avoir acquis « les preuves suffisantes de leur probitó et capacitó ». Peu apres, le synode de Sainte-Foy-la-Grande demande aux pasteurs d’exposer le catóchisme par question reponse « en s’accommodant k la capacitó et rudesse du peuple » (3). Plus tard, en 1607, a La Rochelle, plusieurs detógućs des provinces souhaitent qu’il soit donnę « de bonnes lettres k la jeunesse » avant d’envoyer les jeunes suivre des etudes superieures. II est alors dćcidć d’accorder k toutes les provinces ou il n’y a pas des Academies dressćes, la somme de 100 ecus pour chacune d’elles afin d’y ćtablir des petites ecoles. Rap-pelant les decisions prises dans plusieurs synodes, celui d’Ales sti-pule, en 1620, que « les regents et maitres d’ecoles signeront leur confession de foi et la discipline ecclesiastique et les villes et les eglises n’en recevront aucun sans le consentement de leurs consis-toires ».
Grace aux avantages accordes par 1’ćdit de Nantes, en 1598, Henri IV a encourage le developpement des ćcoles de ceux qui ont ćte ses core-ligionnaires et favorisć les progtós de Valphabćtisation des citadins. A cette datę, Fenseignement huguenot entend encore soutenir la concurrence avec celui des catholiques, comme le souligne en 1617,
(1) Sur l’ćvołution des apprentissages scolaires & partir du XVIC siacie, voir Jean Hćbrard : « La scolarisation des savoirs ćlćmentaires h 1’ćpoąue modeme », Histoire de 1’ćducation, n° 38, mai 1988, pp. 7-58.
(2) Jean Aymon : Actes ecclesiastiąues et civils de tous les synodes nationaux des Śglises reformóes de France, La Haye, 2 vol., 1710.
(3) Janinę Garrisson: Protestants du Midi, Privat, 1980 et 1991, pp. 232-233.