LA SOLUTION 165
Ie texte immediatement, lorsqu’il s’agit de juger 1’accaparement indiscret realise et 1 es problemes moraux qu’il pose: peccat autem si alios ab usu illius rei indiscrete prohibeat. Unde Basilius ibidem dicit: Cur tu abundas, ille vero mendicat, nisi ut tu bonae dispen-sationis merita conseęuaris, ille Dero patientiae praemiis coronetur (q. 66, 2, ad 2). Nous sommes loin d un titre a la possession du superflu chez le pauvre! Sa situation est pour lui une source de merites. Egalement pour le riche, et on le rappelle au traite de la liberalite: superabundantia divitiarum datur aliquibus a Deo, ut meritum bonae dispensationis acquirant Pauca autem uni suffi-ciunt (q. 117, 1, ad 1). Et le terme de dispensatio est óvocateur: il caracterise la legitime possession et ses devoirs; c’est le terme specifique, si Ton peut dire, du premier temps de 1’aumóne: obli-gation rigoureuse de donner, mais dont l accomplissement est laisse a la discretion du possesseur. C’est la le sens de toute la tradition patristique et theologique, fortement accuse par Albert le Grand, qui avait repousse toute analogie entre le superflu qu’on gardę inutilement et un bien mai acquis ou injustement retenu 1. Est-il besoin d’ajouter que ce du naturel n’a rien a voir avec la justice distributive, le riche et le pauvre comme tels etant dans le rapport de particulier a particulier ?
III. — Ce du naturel releve de la justice legale.
Le terme de justice legale ne se rencontre chez aucun des theologiens qui ont immediatement precede saint Thomas, sauf chez Albert le Grand2. Le saint Docteur lui accorde 1’hospita-Ht6, quitte a modifier le concept qu’il representait chez Aristote,
J. Voir p. 108.
In VLib. Ethicorum, Tr. 1, cap. 3 (Opera omnia, Vives, t. VII, p. 335).