pas peręue comme Fequivalent d’un reseau de points de vente a prix reduits : les obligations liees a Fadhesion, la selection des titres et la concentration du Capital (requise par les irwestissements marketing) sont autant de desavantages relatifs.
d) Les editeurs sont contraints de se conformer au NBA
Les adversaires du prix impose reconnaissent que son introduction au Royaume-Uni et les accords permettant son application sont nes de Finitiative des editeurs. Les plus critiques admettent egale-ment que les editeurs ont toujours figurę au premier rang des defenseurs du systeme. Mais lors des recents debats, certains intervenants ont laisse entendre que si Fediteur est en theorie librę de decider ou non de fixer un net pńce pour un titre, il y est de fait pousse par la pression collective des libraires. Comme la majeure partie des libraires preferent le prix impose et que la plupart des editeurs s’y conforment, Fediteur franc-tireur subirait un desavantage concurrentiel. Si cest le besoin de se conformer aux usages commerciaux, 1’inertie ou le desir d'eviter les complications qui dictent le choix du prix impose par les producteurs, on peut etre certain du caractere nefaste des consequences de ce systeme pour le consommateur.
e) Le NBA restreint la concurrence entre les editeurs
Ce n’est pas parce que le prix fixe est soutenu, voire impose par les producteurs, qu’il constitue un gage d’efficacite dans la distribution.
Historiquement, la plupart des accords collectifs de prix imposes ont ete conęus pour renforcer les ententes sur les prix et les parts de marche entre fabricants. La possibilite de contróler les prix de detail, en assurant une plus grandę transparence, rendait la misę en place de ces ententes d’autant plus aisee. On peut ainsi se demander si Fabsence de prix impose dans le commerce de detail des produits petroliers ne constitue pas aujourd’hui 1’obstacle majeur a une entente tacite sur les prix. La notion dłentente sur les prix dans Fedition est difficile a defendre, dans la mesure ou les livres ne sont pas des produits homogenes. La Commission des Communautes Europeennes estime toutefois que les accords etablis par le NBA « ont accentue et accentuent la transparence ainsi que la certitude des editeurs quant au comportement commercial des autres editeurs et des libraires...». L’essentiel de la critique de la Commission porte sur les effets restrictifs du NBA vis-a-vis de la concurrence entre les editeurs (voir Section 4).
f) Les editeurs souhaitent empecher la concentration du commerce de detail
Selon certains libraires, et aussi quelques editeurs, opposes au maintien du NBA, le soutien des editeurs au prix impose serait motive par la crainte d’un accroissement de la concentration du marche de detail. Une plus forte concentration signifierait en effet un potentiel d’achat accru pour les chaines de librairies, mais aussi la capacite de negocier des marges plus etevees et des conditions commerciales plus favorables. Ce point de vue, assez minoritaire, est difficile a concilier avec Faccroissement de la concentration que Fon a pu observer ces dernieres annees, en depit du prix impose.
g) II est errone de croire que le prix impose augmente les ventes
Certains adversaires du prix impose reconnaissent que, dans Fesprit de beaucoup d’editeurs, le systeme permet daugmenter les ventes et de dimi-nuer les couts unitaires de distribution. Ils estiment cependant qu’il s’agit d’une conviction peu fondee. Fickering a ainsi conteste Fhypothese sur laquelle s?etait fondee la defense du NBA de 1962 (forte elasticite-prix de la demande entre deux points de vente, faible elasticite de la demande agregee)1. S’il s’averait que les rabais nentrainent pas des detour-nements massifs de la demande et que les consom-mateurs ne font pas le tour des magasins avant dacheter un livre, la plupart des sombres predic-tions sur Fapres-NBA se verraient infirmees. Et s’il s’averait que la presence de livres a prix reduits dans de nouveaux points de vente se traduit par des ventes supplementaires des titres en question, les editeurs y trouveraient leur compte.
1. J. Fickering. «Would prices rise without rpm?», Oxford Economic Papers, vol. 21 (2).
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