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Dćcembre, une e.xposition abregee dc la dogmatique, k mon Grand-S^minaire, pour prćmunir mes jeunes gens contrę la doctrine de ces messieurs. parce que qfielques-uns ont fait leur Philosophie au Pclil-Sćminairc. La "^secoude partie de mon exposition est dirigće contrę l'en-seignement qu‘ilsy ont reęu ; ce travail est presque aussi long que l ayertissement ; il simprime, tu 1'auras des premiers ; je l‘enverrai aussi la lettre du Papę.
« A prćsent, je devrais faire un Mandement dc Car/lme. Je ne puis pas eneorc trouver un instant poury penser. Tout cela me laliguera, roais avec la grAcc dc Dieu, j es-pere en venir k bout dans le mois proebain.
« Adieu, clier et admirable cofiegue. Porte-loi bien, conserve soigneusemeul ta sanie, si precieuse a ton dio-cćse et au clerge de France. Je te remercie de tes bonues priferes: plus j approche du lenne, plus j en sens le besoin. Je tonde beaucoup sur.Prćmord et toi: oh ! si je pouvais 6lre entre vous deux ! mais je ne le merite pas. Vous fttes l un et 1'autre k mes cóles, tous les malins, au Sacrifice dc notre Sauveur. Je vous en conserverai, j ose presque l'es-pćrer, une reconnaissancc ćternelle.
« Adieu, je t embrasse commc je t aime, du plus pro-iond de mon cceur. »
LIX. — Le Dref du Papę.
« Strnsbourg, 20 Mon 1835.
« Je suis tout inquict de ta sanlś, clier Oominique. Cotn-ment se lait-il que je ne recoive aucun signe de vie de ta part, dcpulsque nous sommes a cetle datę de Mars? II est impossible que tu naies pas donnę un Mandeincnt k ton diocfcse, k moins que quelque grave indisposition soit venue metlrcobstadek ton zdleaccoulume. Je t avoueque ton silence me tourmeulc: je concevrais que tes embarras,
de Ouimper et L$di
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les afTaires feussent empćchć de m'ścrire, mais il nen cotile pas de (aire jeler a la poste ud Maudemenl : j en ai deja reęu de quinze h vingt, mais de plusieurs que je nai jamais conous ; et il (aut que celni, auquel je suis tout dćvouó, allachć depuis pres de soiiante ans, soit le seul qui moublie ! cela est dćsolant.
« Jaime a me pcrsuader que c est un oubli; de mon * cólć, j*ai dii timportuner souvent par les envois que je t ai adressćs. Mes jeunes enlćtćs et ignorants ra ont cause bien des embarras: je me suis vu forcć de les rćfuter, et de prómunir mes Sćininaristes, dont une trentaine ont suivi les cours de leur sotte et impertinente Philosophie, que ces novateurs regardent comme le chef-d oeuvre de l esprit hurnain. J’avais espćrś que le Brei du Papę les re-duirait (l)c est le contraire: ils pretendent qu ils noutćle compris ni parcelui de Ronie, ni parcelui de Strasbourg; ils ont dćclarć qu’ils allaient ćcrire au premier, ce que j ai (ait aussi de mon cdt£. Je suis cerlain quils scront plus lortemenl rćprimandes, car cc n’est pas la darte qui man-que a leurs repouscs, copićes fideleuieut dans mon aver-tissement: c est la justesse, la vśritć qui n’y sont pas. En atlendanl, je leurai retirć mon Pelit-Seminaire, et la per-inission de confesser, de prćcher, de (aire des catćchis-mes, enfin de professer leur mauvaise doctrine, quelque
(1) Le Bref dc Grtgoire XVI, dale du 20 Dćcctnbrc 1R34, est ainsi conęu : « Nous avons reęu, avoc vo* letlrcs pleines de dćferencc pour nous, un cicniplairc de la Leltre pastorale par la<|uclle vous avrz cru drsoir donuer au elergć el au peuple dc volre dioctwc un averti»semciii mu- le danger dc ccrtoincs opinions quc lc prelrc Bautuin pcnusle A dffemlre avec quclqucs parli sani. Soycz stirque, dc notre cdi*. nous par-tageon* les vivc» inquitludc* donl nou* vou» vovons pendlre & ce s^jef. Toutefois,* un espoir consolant nou* soutient, celui que yous rćussirci enlin el au plus I6i, avec 1'aide du Ciel, A pexiuadcr ces prćlrcs d’adb£-rer au* sentiments des docleurs approuvts dans TEglise... Au turplut, nous n*AVOQS que des ćlogcs A vou\ donner, A vous qui avc* si bien senli lobligation dc dcWrcr une telle affaire a nolrc jugement; ne doulez donc p.i* dc nolrc bicnrcillanco particulicre ; nous vdu» en donnoo* Pasm-rance arce ciuprcsscmrni.... •