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378    SAINTB-ANNB DADRAT

de ce qui venait de se passer, s'empressait autour de la jeune ouvriAre et entendait de sa propre bouche ie rdcit des grandes choses que sainte Annę avait daignd faire en sa faveur (1).

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Les morta reaauacitent. — Le 26 ddcembre 1629, dans la petite ville d'Antrain, au diocAse de Kenncs, un grand nombrede personnes se rendaient dans la maison de M. de Cairan : curiositć, pitić ou sympathie, on atlait voir le corps de la petite Annę, qui venait de pćrir, quelques heures auparavant, de la mort la plus inat-tendue. A la vue du eadavre qui gisait A moitid broyd sur un lit, les visiteurs se racontaient l'un A 1’autre les diverses circonstances de 1'accident, et s'apitoyaient sur les pauvres parents qui perdaient tous leurs cnfants en bas Age, sans en pouvoir conserver un seul.

Lesouvriers qui faisaient le cidre de M. de Cairan avaient quittd leur travail, sur le coup de midi, pour aller diner. II ne rcstait dans la maison du pressoir que deux enfants, la fillette de l’un deux, que l’on avait misę auprAs du feu pour se chaufTer car il faisait froid, et la propre filie du maltre, A qui son pAre avait com-mandd de garder le pressoir pendant labsence des ouvriers.

Annę venait d’atteindre sa onziAme annde.

Non loin du pressoir, et dans la mdme piAce, dtait installde la machinę A dcraser les pommes: une meule verticale, actionnee par un cheval de manAge et par-courant le canal circulaire oA 1’on entassait les fruits sur son passage.

Malheureusement les ouvriers en s’en aliant avaient ndgligd de deteler le cheval.

(ł) Le dossier de l‘eaqu£te qui fat faite k loccasion de ce mirade, rcnferme les certiflcats du mćdecin et plus de 30 signa-tures coostatant la paralysie, la froideur, la noirceur, les plaies, la mort du bras gangrenć.

La petite gardienne, sans doute dprise de mouve-ment, fut bien vite lasse de son inaction.

Lui passa-t-il alors dans la tdte une de ces iddes malencontreuses comme il en vient quelquefois aux enfants?... et voulut-elle faire marcher la machinę?... Toujours est il que le cheval reprit son mouvement, et voiló la meule qui recommence A tourne r.

L’enfant se trouvait prds de la brandelle; celle-ci s’avance ; et avant que la pauvre petite ait eu le temps de se garer, elle est accrochee par les habits et portde contrę la muraille. LA elle est prise ainsi que dans un dtau, la perche plantće dans la poitrine.

Quand il sentit 1’obstacle, le cheval fit des efforts ins-tinctivement pour en triompher, et il'ne sarrćta tout k fait que lorsque la rdsistance lui parut insurmon-table: le corps de 1’enfant dtait broyd.

La fillette qui se tenait prds du foyer, avait dtd tdmoin de la sedne. Effrayde, elle se mit k pousserdes cris et se prdcipita du cótd de la porte. On finit par 1’entendrc. Une femme qui passait dans le voisinage accourut et, devant ce spectacle, elle appela 6 l aide.

Mais quand les ouvriers arrivdrent, il etait trop tard. On n'avait plus sous les yeux qu'un cadavre. Le visage dtait convulsd, la figurę noire, les yeux hors de l'or-bite, la poitrine dtait dcrasde k lendroit du cceur; et tellement aplatie qu’elle n’avait plus que 1’dpaisseur de quatre doigts.

Transportd chez les parents, le corps fut ddposd sur un lit; et ló, pendant trois heures, on tenta, mais en vain, tous les moyens pour le ranimer. Et en sen aliant, les visiteursse disaient les uns aux autres: voilA un grand malheur! c’est bien fini, il ne reste plus qu’& l’ensevelir! Et sans doute, il ne vint au souvenird’au-cun d’eux que c’dtait d’une petite filie du mdme Age que notre Seigneur avait dit avant de la ressusciter: « Cette enfant n’est pas morte, elle n’est qu’endormie.

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