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taches vertes des arbres, le trafie des voitures, les gens qui marchaient sur les trottoirs.

—    Et ton fr£re?

—    Sois tranąuille, ii a trouve la combine...

—    Avec les vieilles Facel-Vega?

—    Mais oui, Patrick...

Ainsi, le brun a tete de belier portait le meme prćnom que moi, ce prenom qui avait connu une grandę vogue en 1945, peut-etre a cause des soldats anglo-saxons, des jeeps et des premiers bars americains qui s’ouvraient. L’annee 1945 ćtait tout entiere dans les deux syllabes de « Patrick ». Nous aussi, nous avions etć des bebes.

—    II n’y a pas seulement les Facel...

—    Ah bon?...

—    II y a en plus une dizaine de Nash, qu’il a recuperees...

Comment etait Nice en 1945? Des fenetres du Ruhl requisitionne par Parmee americaine, filtrait une musique de jazz. Ma pauvre soeur Corinne, que la Securite militaire franęaise avait arretee en Italie, etait enfermee tout prós d’ici, Villa Sainte-Anne, avant qu’on ne la conduisit a la prison puis & Phópital Pasteur... Et a Paris, les rescapes des camps attendaient en pyjama raye, sous les lustres de Phótel Lutetia.

Je me souviens de tout. Je decolle les affiches placardees par couches successives depuis cin-quante ans pour retrouver les lambeaux des plus anciennes. Nous passions devant ce qui fut le

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