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LES PREUYES INDIRECTES 73

II nous fait plaisir de voir ce texte mettre un demier sceau a l’explication apportee aux Sentences, developpee davantage aux Quodlibeta, et fix6e enfin au traite de la charite dans la Somme theologique. Nous aurions pu le placer a son rang chronologique dans 1'etude des textes qui a precede, mais comme il venait le dernier ou a peu pres ^l, nous avons prefere le taire jusqu’a main-tenant. II prend ici plus de relief, sans compter qu’il souleve une autre question dćlicate que nous allons aborder presque im-mediatement. II a donc ici le double merite de boucler la premierę partie de cette etude et d’amorcer la seconde.

§ 2. — ENSEIGNEMENT TH£OLOGIQUE DE L’ŹPOQUE

Enfin, et nous terminons par la notre premiere enquete, a ces criteres internes de parfaite cohesion peut s’ajouter un cri-tere extrinseque, 1’enseignement theologique de l’epoque. Saint Thomas nous y invite lui-meme, en nous donnant sa these comme la doctrine alors commune dans l'£cole: et ideo dicitur communilcr... (in IV Sent., d. 15, q. 2, a. 1, sol. 4). II est relativement facile

de v6rifier. Bornons-nous aux predecesseurs immediats, c’est-a-dire aux theologiens de la fin du XII* siecle, et de la premiere moitie du XIII*, et parmi ceux-ci aux plus illustres; voyons comment ils entendent le precepte de 1’aumóne.

Vers la fin du XII* siecle, avec PIERRE LE CHANTRE

(1197), on a vraiment, et pour la premiere fois a notre connais-sance, un petit traite de 1’aumóne assez deveIoppe, ou Fon voit les premieres grandes lignes des traites ordonnes et complets du XIII* siecle. Dans sa Summa de sugillatione oitiorum et commen-

1. Voir la notę 1 de la page 53.