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ceux qui critiąuent F influence du genćral Rick Hillier et ceux qui affirment au contraire que la decision est avant tout politique33. Pour ces demiers, la responsabilite finale appartient k 1’ancien Premier ministre Martin34.
Nous eviterons ce debat, qui consiste a chercher un coupable entre politiciens et militaires lors de cette rencontre du 21 mars 2005. En excluant les acteurs politiques, nous esperons concentrer 1’analyse sur les acteurs bureaucratiques, le but de notre recherche.35 Cependant, notons que, dans ce debat entre politiciens et hauts grades militaires sur le choix de Kandahar, le role du MAECI est soit absent de 1’analyse, soit postule comme identique a celui du MDN. En effet, les seules mentions concemant les Affaires ćtrangeres traitent de leur incapacitć ć participer positivement aux prises de decisions36. Cette absence soutient la pertinence d’ćtudier 1’interaction de ces deux organisations pour leur misę en oeuvre de la politique ćtrangćre canadienne en Afghanistan.
Spćcifiquement dans la litterature sur la relation entre les bureaucraties canadienne et son impact sur la politique ćtrangćre en Afghanistan, nous identifions deux thćses. La premiere soutient que les acteurs bureaucratiques ont integre leurs actions avec succes37. Ainsi, le Groupe de travail sur l’Afghanistan du BCP (GTA-BCP) permet d’harmoniser les actions civiles et militaires. L’integration des deux composantes transforme une bureaucratie civile lente en une machinę efficace et prete a prendre des risques necessaires dans un theatre de guerre. Les militaires apprennent aussi a integrer des composantes civiles a leurs plans. Cette nouvelle capacitć de planification ferait l’envie des militaires d’autres nations membres de 1’OTAN38. Fort de ce succćs d’intćgration, plusieurs militaires voudraient voir leur modele 15 Philippe Lagasse et Joel J. Sokolsky, « A Larger "footprint" in Ottawa: General Hillier and Canada’s shifting civil-military relationship, 2005-2008 », Canadian Foreign Policy Journal, volume 15, numero 2, 2009, p. 16-40 ainsi que Janice Gross Stein ct Eugcnc l.ang, op cit. Paul Martin, op cii. p. 399 ct 470-474 affirmc avoir pris cette decision sculcmcnt aprćs avoir obtcnu 1’assurance du gćneral que le Canada pourrait deployer une seconde mission equivalente au Soudan.
34 Dan Middlemiss et Denis Stairs,« Is the Defence Establishment Driving Canada’s Foreign Policy? », Canada Among Nations 2007: li')tat Room for Manoeuvre?, Montreal, McGill-Quccn’s University Press, 2008, p. 66 k 90. ct General Rick Hillier, A soldter first: bullets, bureaucrats and the politics of war, Toronto, HarpeiCollins, 2009, 509 p.
35 On constate ici rapidement les limites de la theorie du contróle objectif des forces militaires par les autorites civiles. A ce sujet, voir Samuel P. Huntington, The Soldier and the State: The Theory and Politics of Ctvil-Military Relations, Belknap Press of Harvard Univereity Press, 1981, 560 p. ou Michacl L Roi et Grcgory Smolynec, « Canadian civil-military relations », International Journal, volumc 65, numćro 3,2010, p. 705 k 724.
36 Voir Janice Gross Stein et Eugene Lang, op cit. p. 280-283 ; ou Martin, Paul, op cit. p. 427-429.
37 Nicholas Gammer, op cit.
38 Ibid.