PREMIERE PARTIE. - GRAMMAIRE 77
lent aussi, accidentellement, le ił suffixe, aftaiblissement du d, au radical
A Mdi tclwerd, telwerd et lelwell, tu t’es enfui.
| __ y y
A. Mdi tuzzerd, tuzzerd et tuzzell, tu as couru.
Chez les Alt Merouel (Beni Mguild) oii le d suffixe de conjugai-son zaian est remplace par d, cette assimilation est la regle; elle se produit couramment chez quelques Zaian voisins des Ichqern — les Alt Bou Haddou surtout — qui ont i comme suffixe de con-jugaison 2® pers. du sing. D’une maniere generale, le d n’est pas assimile par n, m ou / : il faut attribuer cette stabilite a son ren-forcement.
Ces trois genres d’assimilation sont caracteristiques des dia-lectes zaian et AitSgougou ; on les releve aussi chez les Zemmour, qui font partie du meme groupe linguislique, et chez les Alt Merouel ou rassimilation se produit meme entre deux consonnes appartenanta des mots dilTerents :onse trouve en presence d’une curieuse crase de consonnes :
A. Mer. la issawal ligi pour la issawul digi, m. a m. il parle dans moi, il me calomnie.
Les autres parlers berberes ne presentent que de rares exemples sporadiques de pareilles assimilations : on trouve accidentellement en zouaoua eldi et (‘lii, ouvrir.
Bour les nasales ii et m. 1’assimilalion s’explique par ce fait qu’a 1’origine les interdentales ou prepalatales ont ete prononcees avant la fermeture du voile du palais abaisse pour 1’articulation du n ou m; il en est resulte pour ces consonnes un aflaiblisse-ment, leurs temps d’implosion et de tenue se confondant avec la detente de la nasale, et cet alTaiblissement a facilite 1’assimilation. Nous avons vu en oulre que le rn s’etait prealablement change en n.
Le changement de li en U peut s’exp!iquer grace a 1’interme-diaire / ; les points d’occlusion du / et du t elant voisins, le grou-pement U est d’une articulation peu aisee, et le point d’occlusion du / a ete rejete sur le cóte, d’ou le /. qu’on rencontre d’ailleurs en arabe dialectal marocain en pareilles circonstances :
Zaer teltluain, trois tentes.
V v v
La faible expiration du t a ensuite disparu, d’oii ll; enfin ce l.