88 ETUDE. SUR LE DIALECTE BERBERE DES ZAIAN ET aTt SGOUGOU
100. — Dissimilation.
La dissimilation s’exerce sur les consonnes comme sur les voyelles.
1. — Dissimilation consonnantiqub.
La formation des norns d’agent (v. n° 232 et de quelques noins d’action (v. n° 230) sobtienl par la pre(ixation de urn on an au radical. Dans le dialecte zaian, on constale que le pre(ixe om nes’emploie jamais devant les radicaux ayant un m; que lem initial du mol ara be masłem, musulman, s’est change en n ; que le prelixe an ne s’emploie jamais devant un radical pourvu d un n :
ag cm puiser de l’eau ; unogam, porteur d’eau. zdam, faire du bois; anrzdum, buc->eron. słom, travailler le bois; uncslnm, menuisier.
Ar. dian. traiter injuslerncnt; Z. anrdlnm, tyran Ar. no-slem, musulman ; Z. unsl-m; A. Sai'd, umunslcm.
Z. ni, monter a cheval; amnui, cavalier.
Z. ęnz etrevendu; męnziat, vente.
Comparer :
Zw. anegzum*, decoupage; aniinur maitre d’ecole, etc ..
On peut se demander si 1’origine de ce prefixe un ne pent etre attribuee a 1'elTet d’un phenomene de dissimilation tendant k eviter dans le meme mot la presence de deux rn, dont un formatif. L’emploi de an se serait ensuite etendu aux racines n'ayant ni n ni m* :
V
anedlib, meurtrier. anadda, inferieur. anafdla, superieur.
Zw. tanezdurt nom d’action de ezder, habiter.
On trouve en ellet en face du Demnat amaggaru, le zaian aneg-gala.
On peut objecter a cette maniere de voir que le prefixe an peut ótre tout aussi primitif que am. ce qui expliquerait egalement son emploi devant les radicaux depourvus de m; que les dialeeles ber-
1. R. Basset, Manuel de langue kabgle, p. 51.
2. Ibidem, p. 68.
3. Corap. R. Basset, Ktudes sur les dialeeles berberes, p. 161