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10 SAINTE-ANNE DAUiAY

principal opposant lui-móme reconnaissait offtcielle-ment que la chapelle ćtait exempte (1).

L/afTaire se fńt arrćtće 16, si Ton n’avait pas eu l’im-prudence de mettre la population en cause. Et malheu-reusement ceux qui avaient qualite pour ramener le calme dans les esprits, nessayćrent pas, crainte de se compromettre, d'arrćter un mouvement qu'ils avaient contribuć h crćcr.

A Sainte-Anne on se demandait toujours comment se passcraicnt les fćtes du 25-26 juillet.

La municipalitć, voyant que le recteur ćtait exclu de la place d’honneur qu'il avait occupee jusque-l& dans les cćrćmonies, ne voulut pas que le maire y partit lui-mćme en tenue officielle : puisque l’un n’avait pas le droit d’y porter 1’ćtole, 1’autre n’y porterait pas 1’ćcharpe non plus.

Quant k la population, elle projetait, disait-on, de rompre les rangs des ćlćves au cours de la procession, et denlever les bannićres. Or que ces menaces fussent mises 6 execution, c’etit ćtć un scandale tel qu’on n’en avait pas vu de semblable aux plus mauvais jours de la Rćvolution, et capable de discrćditer le Pćlerinage aux yeuxde la Bretagne entićre.

Le plus stir moyen de faire echouer une manifesta-

(1) En Yoyant cette oppositlon irreductible d'un homme Intel* ligcnt commc M. Le Bihan, on se demandera peut-ćtre si elle ne se justifiail pas en droit.

Pour lever le plus lćger doute 6 ce sujet, nous nous sommes adresses k un horome qui fait autoritć, M. Boudinhon. Yoici la rćponse de 1’ćminent canoniste.

■ S'il s'agit de la chapelle, l’ćvćquc ćtait pleinement dans son droit. Cf., dans le nouveau Codex, le canon 464 et le titre De recto-ribui ecclesiarum, qui confirment la lćgislation eiistant dój A en 1822: Polesi epitcopus reiigiotas famlliat el piat domot, quoe in paraecke terrltorio sani et a jurę non exempltt, a parochi eura subducere.

« S’il 8’agit du Petit Seroinaire, l'ćvćque peut donnerau supć-rieur des droits paroissiaux (cf. canon 1368), y compris le cime-tićre: # Exemplum a juridictione parochiali seminarium eslo; et pro omnibus qui in seminario sunt, parochi officium obeal seminaril reclor, »

L’ćvćque ćtait donc en droit de punir le curć rćcalcitrant; et, s'il ne pouvait le dćplacer sans procćdure, il pouvait du moins l*obli* ger k rcspectcr ses ordonnances.

tion, c’est de la prćvoir, et, en prenant des mesures opportunes, de montrer qu’on ne la craint pas.

Aussi le secrćtaire gćnćral de la prśfecture, prćvenu du danger, fit-il venir k Sainte-Anne, le 25 et le 26 juil-let, la gendarmerie d'Auray et celle de Pluvigner, avec •la consigne d’occuper dans le village les endroits ok le trouble ćtait le plus 6 craindre.

De son cótć le P. Cućnet, ne voulant pas, par pru-dence,exposer sesćl&ves k se trouver dans une bagarre, garda la plupart d'entre eux dans 1’intćrieur du Petit Sćminaire, et ne laissa sortir que ceux qui ćtaient capables d'avoir bonne contenance.

Dautre part, craignant que dans cette circonstance, dii le supórieur du Pelerinage prenait pour la premierę fois la place du recteur, la vue de sa personne ne don-n&t le signal des troubles projetćs, — il jugea que la presencc d'un personnage incontestć serait de naturę enlever tout prćtexte k une manifestation hostile. 11 fit donc des instances pour que l’ćvćque vlnt lui-móme prćsider les fótes, ou envoyAt pour le reprćsenter un de sesgrands vicaires.

Ces prćcautions eurent un plein succ£s. Le25juillet, jour dc la procession, on crut bien remarquer une tcn-tative de bousculade ; mais au demeurant la cćrćmonie fut cal me (1).

La journće du lendemain ne fut pas plus troublće.

Le recteur, suivant les conventions, vint chnnter sa grand'messe; et k midi comme k 1’ordinaire, il dina en compagnie du maire k la table du P. Cućnet.

La population, tćmoin de 1’accord qui rćgnait entre les partis jusque ló divisćs, sentit qu'elle n’avait elle-mfime qu’& rester tranquille.

(t) L’óvćquc, cmpćchć par la maladic, s‘ćtait fait reprćscnter par M. Coąuercl, vicaire gćnćral.



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